mardi 31 mars 2009

"Knowing" d'A. Proyas

Il me semblait bien qu'A. Proyas était un pessimiste, mais un illuminé, ben c'est une triste découverte. Heureusement elle ne survient qu'à la fin de son dernier film, "Knowing".
L'histoire est bien ancrée dans la réalité : de nos jours, à Boston, John Koestler élève seul son fils Caleb. Lors d'une fête d'école est déterrée une capsule où des messages d'anciens élèves attendent sagement depuis 50 ans. Celui attribué à Caleb est quelque peu obscur : pas de dessin mais une suite de nombres. Justement John est statisticien, et les chiffres il ne peut y résister, mais ce qu'il va découvrir est des plus inquiétants.
"Knowing" plonge alors dans le thriller : enquête palpitante, scènes d'action aux effets spéciaux efficaces ; puis dans le film catastrophe : apocalypse imminente, le soleil devenu dingue va tout exterminer ; pour enfin s'achever en film de sf avec message philosophico-religieux à 3 centimes d'euros et référence aux contes (si les enfants perdus laissent des cailloux blancs ou aiment suivre les lapins, ici les grands hommes mystérieux les attirent avec des galets noirs et des lapins blancs). Dommage que la fin soit aussi désastreuse, c'était plutôt distrayant jusque là.

lundi 30 mars 2009

"Big love" saison épisode 1&2

Les journées de Bill Henrickson sont bien remplies entre son travail et sa vie de famille. Comme tout homme actif, sauf que chez Bill, la religion complique quelque peu les choses. Il est mormon mais vit hors de sa communauté d'origine. Il habite à Salt Lake City, dans 3 maisons, si si 3, une par femme, Barb, Nicky et Margene. Et leurs 7 enfants. 3 fois plus de bonheur parfois, mais surtout 3 fois plus de problèmes, et il commence à les ressentir physiquement.
Barb, la première femme, épouse depuis 17 ans, vit sa quarantaine de manière sereine, c'est la "patronne", celle qui gère les planning (soit les nuits de Bill avec telle ou telle) et les soucis du quotidien. Nicky, la deuxième épouse, aussi fille du prophète (de la communauté), demeure très attachée aux principes des mormons, ce qui la rend jalouse, froide et intolérante. Enfin Margene, la petite dernière et toute la fraicheur de ses 23 ans, a un peu de mal à élever ses enfants, à garder ceux des autres et désire plus d'indépendance et de vie sociale(ce qu'une voiture bien à elle permettrait). Donc rivalité, mesquinerie, hypocrisie, mais avec un sourire de façade, tout doit aller pour le mieux devant Bill et Barb.
"Big love" aborde ainsi le thème délicat de la polygamie et tout ce que cela peut engendrer de peu reluisant, la communauté religieuse aux airs de sectes, les valeurs rétrogrades, l'intolérance et l'incompréhension d'autrui...

vendredi 27 mars 2009

"Duplicity" de T. Gilroy

Clive Owen semble être le globe-trotter de ce début d'année. Après avoir parcouru les 4 coins du monde dans "The International", il repart pour une virée dans "Duplicity", cette fois en compagnie de Julia Roberts.
Ray Koval travaille pour le MI6, Claire Stenwick pour la CIA. Leur chemin se croise au cours d'une mission. Mais boulot peu lucratif, aussi se tournent-ils vers le monde des affaires. Leur chemin se recroise dans une sombre affaire d'espionnage industriel, chacun infiltré dans une multinationale. Lui pro de la manipulation, elle menteuse, les sentiments remontant à la surface, la situation se complique, en qui avoir confiance?
"Duplicity" est dans l'ensemble une charmante comédie, rien que la séquence du générique vaut le détour et révèle des personnages secondaires puissants, 2 PDG se battant comme des gosses sur un tarmac sous le regard médusé de leurs équipes. Puis Julia Roberts est toujours aussi séduisante. Et la dernière demie-heure est riche en suspense et rebondissement.

mardi 24 mars 2009

"In the electric mist" de B. Tavernier

Bertrand Tavernier est parti en Louisiane tourner une adaptation du roman de James Lee Burke "In the electric mist". Il a pour l'occasion débauché Tommy Lee Jones pour incarner l'inspecteur Dave Robicheaux.
Les temps sont troubles pour lui. Pas le temps de siroter une bière tranquille, plutôt un Dr Pepper vu qu'il fréquente les AA. Il n'est pas le seul à se battre contre l'alcool. Son chemin croise celui d'Elrod Sykes, une star d'Hollywood qui entre 2 prises de vue conduit passablement imbibé son bolide rouge. Il lui confie avoir découvert des ossements enchaînés dans le bayou. Le passé remonte à la surface : un meurtre dont il a été témoin enfant, celui d'un évadé noir tué à bout portant par 2 hommes (qui? Il cherche encore). Et les fantômes avec : ceux de confédérés et notamment un général avec qui D. Robicheaux discute le soir sous son porche. Mais plus proches et bien réels, ces dépouilles de jeunes femmes qu'on trouve un peu trop souvent ces derniers temps, même le FBI vient mener son enquête. Et il semble que le tueur en veuille directement à notre héros et à sa famille. Sous ses eaux calmes et peu profondes, le bayou rayonne d'une beauté inquiétante.
Une curiosité ce film, pas parfait, néamoins intéressant, et Tommy Lee Jones comme un vin se bonifiant au fil du temps.

lundi 23 mars 2009

"Breaking bad" saison 2 épisode 1

Retour tant attendu d'une de mes séries chouchou, "Beaking bad". Elle ne ressemble à aucune autre, pas de glamour, de supernaturel, juste quelques semaines dans la vie d'un homme ordinaire. C'est Walter White, jeunesse plus derrière que devant, prof de chimie au lycée, une femme, un ado, un bébé en route, le tout sous le soleil implacable d'Albuquerque. Rien de palpitant, le quotidien gris de l'américain moyen. Le destin en rajoute une couche, on lui diagnostique un cancer en phase terminale : la couverture sociale étant digne d'une peau de chagrin en fin de vie, comment mettre les siens à l'abri du besoin? Cet homme qui n'a l'air de rien va se révéler plein de ressources.
Qu'est ce qui rapporte le plus? La drogue! Se servant de ses connaissances en chimie, s'alliant son meilleur cancre (plus dealer qu'élève), les voilà tous 2 partis à bord d'une caravane pour fabriquer en plein désert de la métamphétamine. Un nouveau monde s'ouvre alors pour ce tranquille père de famille qui se métamorphose de façon saisissante. Suivront des rencontres avec des personnages peu recommandables, des situations grinçantes teintées d'humour noir, c'est trash, horrifique et tellement drôle.
La deuxième saison reprend dans le feu de l'action, en pleine tractation avec les dealers. Et c'est reparti pour 12 épisodes encore, chouette!

samedi 21 mars 2009

"Lie to me" saison 1, épisodes 1,2,3

Ho ho, une nouvelle série avec mon très cher Tim Roth, je n'allais pas passer à côté. Pour ceux qui l'ont oublié, T. Roth, c'est le Mr Orange de "Reservoir dogs', ou le tueur à gages de "Little Odessa", pas n'importe qui comme acteur.
"Lie to me" tourne essentiellement autour du mensonge, un truc que tout le monde expérimente un jour ou l'autre. T. Roth y incarne Cal Lightman, un scientifique spécialisé, dans le langage corporel, son but, découvrir si vous mentez ou non. Avec son équipe et sa boîte privée, le Lightmman Group, il aide la police, le FBI, les entreprises, les particuliers... quiconque ayant besoin de découvrir la vérité. Il y a donc enquête, mais sans tout ce qu'on peut voir dans d'autres séries policières : pas d'autopsie, d'images au microscope, de recherche d'ADN... on ne s'attarde qu'à la surface de l'épiderme, mais chaque crispation est détectée, analysée, interprétée. Intéressant donc.

jeudi 19 mars 2009

"Les 3 Royaumes" de J. Woo

Les films à grand spectacle ont tendance à m'ennuyer, cependant quand je vois le nom de J. Woo, je me précipite. De retour dans son pays, il choisit d'adapter un classique de la littérature chinoise, "Histoire des 3 Royaumes" de L. Guanzhong. Presque 2h30 d'épopée historique, et non achevée si on en croit le "To be continued..." final, ben franchement, ma course s'arrêtera là.
Le film est pourtant magnifique, on voit où sont passés les millions de dollars investis : décors et costumes somptueux, effets spéciaux bluffants, scènes de bataille saisissantes et fort jolie partition musicale. Mais aux stratégies militaires, je n'y comprends rien, si bien qu'au beau milieu des débats entre chefs des armées, j'ai sérieusement décroché pour me concentrer sur l'esthétique. Bon en fait je pense que j'ai regardé une partie de la version destinée à l'Asie, plus de 4h30, alors qu'en France vous en verrez une mouture de 2h30, cela passera peut-être mieux.
J'aimerais bien quand même que J. Woo revienne aux thrillers ou autres films d'action.

Plus d'infos sur ce film sur CineMovies.fr

"Invaders must die" de Prodigy

Retour de Prodigy après 5 ans d'absence, et ça déménage fort, surtout dans le CD bonus "Lost beats Ep". Mon morceau chouchou "Wild West", à se passer au réveil pour se déboucher les oreilles et avoir envie de sauter partout.

"Le mystère de la Maison Aranda" de J. Tristante (Phébus)

Voilà une bien délicieuse lecture, "Le mystère de la Maison Aranda", qui nous ramène au temps vieillot des feuilletons populaires, des premiers romans policiers. Il nous vient d'Espagne.
L'action se déroule à Madrid, fin du XIX°, et son auteur J. Tristante nous amène dans tous les milieux de la société : bas-fonds, bourgeoisie, aristocratie, le crime n'épargne personne. En guise de Sherlock Holmes, Victor Ros, un jeune sous-inspecteur talentueux et tenace, voleur dans ses jeunes années, repris en main et éduqué par un sergent, adhérant aux idées libérales de l'époque. Y'a de quoi satisfaire son hyperactivité : prostituées assassinées en série, maison maudite, livre maléfique, spirite, et entre 2 leçons de médecine légale, un spectacle, une conférence et une visite d'hygiène à sa maison close préférée, il soupire d'amour pour une jeune aristo impliquée dans une de ses enquêtes.
Au delà de l'action, J. Tristante dépeint surtout une société en pleine mutation sociale avec un style très cinématographique. Le lecteur plonge dans les rues animées de Madrid, colorées par les toilettes raffinées, assourdies par le roulement des fiacres ; il découvre les intérieurs cossus des maisons, les ambiances enfumées des cafés ou le monde est fait, défait, refait... C'est parfois invraisembable, mais sans ennui aucun du début à la fin.

mardi 17 mars 2009

"True blood" saison 1, épisodes 1,2,3

Les vampires, encore, vi, je chouchoute particulièrement ces créatures de la nuit et suis une assidue de leurs faits et gestes sur écran ou dans les pages d'un roman. Là ils sont à l'honneur dans la dernière série d'Alan Ball (le papa de "Six feet under" quand même) : "True blood", adaptation des bouquins de C. Harris "The southern vampire mysteries".
"True blood" est le sang synthétique mis au point par les Japonais pour que les vampires puissent cohabiter en société avec les vivants et avoir les mêmes droits qu'eux. Nous sommes dans le sud profond de la Louisiane, à Bon Temps, un bled paumé où l'étranger est craint. Le générique à lui tout seul donne le ton : bayou, vaudou, racisme et sexe.
Au milieu de cette ambiance puritaine évolue discrètement Sookie Stackhouse, serveuse au bar-restau du coin. Télépathe, elle se prend de plein fouet toutes les pensées paillardes de ses clients alors qu'il n'y a pas plus innocente et vierge (si, si) qu'elle. Alors quand un vampire ose s'installer à une de ses tables, sous le regard méfiant des habitués, sans qu'elle puisse lire dans son esprit, c'est comme un havre de silence, le prince charmant existerait-il donc bien?
La série est loin d'être parfaite, les personnages manquent de profondeurs : y'a la copine grande gueule, le frère chaud lapin, l'amoureux transi, la mamie gâteau ; les scènes chaudes sont au niveau d'une série Z ; néamoins chaque fin abrupte d'épisode, en pleine action, donne envie de voir le suivant et peu importe certaines lourdeurs, "True blood" sait captiver.

"Bad things" par J. Everett

Bad Things
I wanna do bad things with you.
When you came in the air went out.
And every shadow filled up with doubt.
I don't know who you think you are,
But before the night is through,
I wanna do bad things with you.
I'm the kind to sit up in his room.
Heart sick an' eyes filled up with blue.
I don't know what you've done to me,
But I know this much is true :
I wanna do bad things with you.
When you came in the air went out.
And all those shadows there are filled up with doubt.
I don't know who you think you are,
But before the night is through,
I wanna do bad things with you.
I wanna do real bad things with you.
Ow, ooh.
I don't know what you've done to me,
But I know this much is true :
I wanna do bad things with you.
I wanna do real bad things with you.

dimanche 15 mars 2009

"Animal'Z" d'E. Bilal

Bilal est de retour, avec un one-shot, pas de frustration donc à la fin de l'album. Il fait cette fois-ci dans le western futuriste apocalyptique : la terre est ravagée par le réchauffement climatique, l'eau potable manque grandement. Seuls quelques endroits sont encore viables, mais pour les atteindre, il faut traverser les mers, et passer par des détroits, notamment le 17 (ce chiffre ne vous rappelle-t-il rien?). Nous suivons 6 personnages, hommes, femmes, hybrides (l'image du monstre chère à Bilal), sur cette route blanche, glaciale, hostile.
Le dessin comme toujours est puissant, d'un monochrome gris bleu, avec un trait de couleur par-ci par-là, finie la gouache, c'est au crayon gras que Bilal nous conte sa sombre histoire.

vendredi 13 mars 2009

Birdy Nam Nam au Phare (Tournefeuille)


Terrible hier au soir! Le concert des Birdy Nam Nam au Phare de Tournefeuille! Une très bonne salle, belle capacité sans être énorme, c'était plein.
J'ai réussi pour la première partie à me faufiler tout devant, manière de mieux voir ces 4 zigottos alignés sagement mais surexcités sur leurs platines. Ah ils savent mettre le feu, les vibrations se propagent dans le corps entier, et les jeux de lumière hypnotiques plongent tout le monde dans une transe régénératrice. Pour la deuxième partie, j'ai pris un peu de recul, même enthousiasme et même frénésie vers le fond de la salle. D'un moment pareil, on ne peut qu'en sortir heureux.

jeudi 12 mars 2009

"Angelica" d'A.Phillips

Comme la couverture l'indique, "Angelica" est un roman labyrinthique : 4 voix pour raconter une seule histoire.
Lieu : Londres, 1880, une maison aisée, un couple et leur enfant de 4 ans. Justement, il est temps pour elle de quitter la chambre conjugale, au grand dam de Madame. Le changement ne se fait pas sans difficulté, il semble que des forces occultes s'en mêlent. Entre alors en scène une spirite. Ne pas en dévoiler plus.
C'est Madame, Constance qui commence. Son récit est le plus long. Ancienne vendeuse dans une papèterie, elle épouse un de ses clients, un scientifique. Après maintes fausses couches, elle donne enfin le jour à la petite Angelica. Mère très protectrice et jalouse, elle supporte très mal la séparation physique imposée par son mari.
Puis c'est au tour de la spirite, Anne Montague de décrire l'ambiance étoufffante de la maison. Ancienne actrice, c'est une femme étrange, qui n'a aucun mal à séduire Constance, mais le lecteur moins. Ensuite vient la version de Joseph Barton, le mari ignoré dans sa propre maison, désireux de sauver son couple. Enfin la parole est donnée à Angelica, quelques années après les évènements : trop jeune à l'époque pour se rendre compte de la situation, simple petite fille trop choyée par sa mère, en adoration devant son père, c'est elle qui va dévoiler la terrible vérité dont le lecteur n'avait aucune idée.
A la fin du roman, une seule envie, revenir au début pour voir si entre les mots transparaissent les faits réels.

mercredi 11 mars 2009

"The International" de T. Tykwer

Il est question de sous, de gros sous, très louches, brassés par la IBBC, en apparence une respectable banque mais en réalité une multinationale spécialisée dans le blanchiment d'argent et le financement d'opérations illégales. Face à cet énorme organisme, 2 personnes, un agent d'Interpol et une adjointe au bureau du procureur de Manhattan enquêtent pour dénoncer ses malversations. Et ce n'est pas sans danger, ils nous amènent aux 4 coins du monde, notamment dans le magnifique musée Guggenheim de Bilbao, théâtre d'une fusillade spectaculaire.
Cette IBBC s'inspire de la BBCI, fondée au Pakistan dans les années 70 pour notamment financer le terrorisme et qui a fait faillite en 1991.
Comme tout ce qui a trait à la politique, à la finance, c'est très confus, pas sûre d'avoir tout saisi, certaine même, donc j'ai surtout profité des décors, Milan, Istanbul...

"Watchmen" de Z. Snyder

Mes souvenirs de cette bd culte sont lointains, donc rien ici sur le côté adaptation, très fidèle d'après les dires de mes amis experts en matières de comics.
J'ai aimé l'univers sombre, au bord de l'apocaplypse, cette ville sous la pluie.
J'ai aimé ces super-héros un peu désabusés, touchés par la mort de l'un d'eux, finissant par se retrouver pour sauver à nouveau l'humanité.
Et j'ai adoré la bande originale, emprûntant à l'histoire de la musique quelque uns de ses morceaux cultes, Bob Dylan, Simon and Garfunkel, Janis Joplin, Philip Glass, Léonard Cohen, Jimi Hendrix...

mardi 10 mars 2009

"Die welle" de D. Gansel

Allemagne, un lycée, de nos jours. Un professeur propose à sa classe de mener un atelier dans le but pédagogique de montrer les rouages d'un régime totalitaire avec la question : "Est-ce possible de nos jours?" Débute ainsi un jeu de rôle que les jeunes vont prendre trop à coeur, en une semaine leur mouvement ("la vague"), au départ bon enfant, dégénère et sombre dans la violence et le chaos.
D. Gansel s'inspire du livre de T. Strasser, un roman relatant une expérience menée par R. Jones en Californie fin des années 60. Son film fait froid dans le dos et captive. Le blanc, comme le noir à une époque, devient le symbole de l'inhumanité, de la terreur. Et cela semble si terriblement probable!

samedi 7 mars 2009

L'univers poétique de David Tsiang

"Ce sont d'abord des tableaux autonomes, une vision graphique où se mêlent nos vies quotidiennes. Mes peintures commencent par raconter de toutes petites histoires. Celles-ci sont toujours une manière d'animer les toiles dans un univers magique pictural. L'observation doit laisser place à une absorption dans la contemplation qui est le propre de l'enfance."

Ainsi David Tsiang définit-il ses oeuvres.

Moi j'ai l'honneur de le connaître, d'avoir vu beaucoup de ses tableaux et surtout ses carnets de croquis, de voyage : ce sont de véritables petits bijoux oniriques, esthétiques et émouvants. J'aimerais trop qu'il signe avec une maison d'édition jeunesse. Sinon il est jardinier et soigne ses plantes comme il tient son pinceau, avec amour.

http://www.trackerdart.com/www/tableaux.php?process=tableauxArtiste&idartiste=86

mercredi 4 mars 2009

"Morse" de T. Alfredson

Voilà une petite merveille, elle vient du Nord, de la Suède, c'est le "Morse" de T. Alfredson.
Au premier abord, tout semble morne et tranquille dans ce quartier populaire enfoui sous la neige : l'école, les jeux cruels entre ados, les adultes désoeuvrés au bar. La chronique se centre sur Oskar, un blondinet à la peau diaphane, renfermé, solitaire, souffre-douleur des autres, et un peu bizarre : il marmonne des phrases inquiétantes et cache dans sa poche un grand couteau. Tiens, des nouveaux venus dans l'immeuble, un père et sa fille Eli, pas très sociables d'ailleurs. Oskar est attiré par Eli et son étrangeté, le froid ne semble pas l'atteindre et il ne la voit que la nuit tombée.
Peu à peu, le malaise s'installe et la chronique bascule dans le fantastique et l'horreur. Des corps sont retrouvés, exsangues. Et oui, Eli est une vampire! Dans la pure tradition : pas de soleil, elle n'entre que sur invitation ; mais rien de gothique, pas de cercueil, elle dort dans sa baignoire. Entre Oskar et Elli s'installe une relation puissante et touchante, avec des mots d'ado ("Est-ce que tu veux sortir avec moi?"), mais sans côté mièvre (comme dans "Twilight"), ils ne savent pas où cela les mènera, mais ils y vont.
"Morse" est donc remarquable, tout le fantastique est dans la lenteur des séquences, dans l'esthétique de ses images glaciales, dans sa bande-son (le bruitage des artères lacérées est mémorable), avec un soupçon de gore (présenté dans un calme surréaliste). J'ai pas eu peur, et vi, mais je suis restée hypnotisée du début à la fin.

mardi 3 mars 2009

"Catacombes 1" de Vald (Pika, collection Senpai)

Oh, oh! Un manga, pas japonais, français, même s'il est édité à l'envers.
C'est la couverture qui m'a chatouillé l'oeil, sombre, en noir et blanc, jolie gamine, gothique, et le tître "Catacombes". L'histoire se déroule à Paris et nous emmène dans les profondeurs des souterrains. Il est question d'un groupe de métal, d'une fan, et d'un mystère se terrant dans l'obscurité des catacombes. Les décors sont évocateurs, les amoureux de Paris devraient reconnaître certains lieux. C'est plaisant à lire, et ce premier volume s'interrompt en plein suspense, malin!

lundi 2 mars 2009

"Milk" de G. Van Sant

Toujours soucieux de témoigner des travers de son époque, G. Van Sant nous transporte cette fois ci dans le San Francisco des seventies en nous contant les 8 dernières années de la vie d'Harvey Milk. Ce monsieur fût le premier gay à accéder à des fonctions officielles, à savoir superviseur (ce qui chez nous correspond au rôle du conseiller municipal), et comme tout agitateur, il ne s'éteignit pas paisible au coin de sa cheminée, mais abattu de plusieurs balles. Parfaitement lucide des risques de son combat, Harvey Milk enregistra son histoire quelques mois avant sa mort. C'est le point de départ adopté par G. Van Sant.
Autre personnage à part entière : San Francisco. Outre des documents d'époque, des décors ont même été reconstitués dans le quartier Castro, où toute l'histoire a commencé. Les habitants ont eu l'impression de faire un voyage dans le temps durant quelques semaines en voyant ressurgir de hauts lieux de la ville. Un grand soin a aussi été porté aux costumes : ah les jeans moulants, les pulls étriqués et les cols pointus des chemises!
Sur le sujet, G. Van Sant est le premier à avoir dégainé, B. Singer ayant également dans ses tiroirs un projet de film. Il faudra que ce soit radicalement différent, car difficile de faire aussi passionnant, émouvant et sobre... néamoins, connaissant le talent du bonhomme (preuve en est son "Valkyrie")...

"Un pays à l'aube" de D. Lehane

Enfin revoilà un des mes auteurs préférés, Dennis Lehane. L'attente a été longue, et le suspense aussi : poursuivrait-il les aventures de ses enfants chéris Kenzie-Gennaro, ou conterait-il quelques terribles faits divers? Ni l'un ni l'autre, changement de style, il livre avec "Un pays à l'aube" un roman historique intense et captivant.Le "pays", c'est l'Amérique, Boston en particulier ; "l'aube", c'est pour les années d'après guerre 1918/1919, des années de reconstruction. Période sombre marquée par la grippe espagnole, le chômage, les troubles sociaux, les luttes syndicales, les mouvements anarchiques, les grèves... tout ce qu'une nation doit traverser pour mieux se relever. Au milieu de cette agitation, 2 personnages tentent de se frayer un chemin tout en restant fidèle à leurs convictions. Danny Coughlin, d'origine irlandaise, jeune flic prometteur qui peu à peu s'engage dans le combat syndical après une mission d'infiltration chez les contestataires ; et Luther Lawrence, jeune noir venu se réfugier à Boston qui, engagé comme domestique dans la famille de Danny, se retrouve malgré lui au beau milieu des évènements.D. Lehane, d'une plume précise et volubile, offre une portrait magistral d'hommes habités par la rage et l'espoir, d'un pays à "l'aube" de sa renaissance.

"The curious case of Benjamin Button" de D. Fincher

D. Fincher livre ici un film irréprochable dans cette adaptation d'une nouvelle de F. Fitzgerald : casting séduisant, traitement de l'image esthétique, effets spéciaux saisissants, construction en flashback, flashforward, voix off, il fallait bien tout cela pour conter le destin hors norme de Benjamin Button. Nouvel exercice de style donc pour David Fincher avec ce mélodrame romantique de plus de 2h30. C'est magnifiquement beau, néamoins, je préfère le David Fincher torturé de "Seven", subversif de "Fightclub" et angoissé de "Panic room". Qu'il ne se range pas trop dans le classicisme des oeuvres trop lisses et parfaites!

"Pushing daisies", poème en images

Mon nouveau coup de coeur en séries : "Pushing daisies", née de l'imaginaire de Bryan Fuller, aux antipodes de ce que je regarde habituellement. C'est frais, drôle, onirique et poétique. Tout tourne cependant autour du thème de la mort. Ned, orphelin depuis l'enfance, est pâtissier, et passe plus de temps à ses tartes gourmandes qu'en compagnie du genre humain. Il faut avouer qu'il possède un don étrange : d'un simple toucher il peut ramener brièvement les morts à la vie, et si dans la minute il ne les retouche pas pour les renvoyer ad patrès, la personne vivante la plus proche meurre. Dans "Pushing daisies", chaque séquence chatouille l'oeil : l'esthétique est soignée à l'extrème, décors de contes pour enfant (rien que la façade de la morgue, on dirait un sucre d'orge), costumes inspirés des sixties aux couleurs acidulées. Les seconds rôles sont aussi attachants que les 2 héros tourtereaux : le détective Emerson, nounours bougon ; la serveuse Olive, amoureuse et gentiment fofolle ; les taties Lily et Vivian, excentriques et drôles."Pushing daisies", à savourer comme un bonbon!

"Surveillance" de J. Lynch

Jennifer Lynch est bien la digne fille de son père! Quelle claque son "Surveillance", un film étrange, violent, inquiétant.Le début nous plonge dans l'univers de David. La première séquence, accompagnée par une musique épurée et angoissante, entrecoupée par le générique, est flippante : une jeune femme s'enfuit en hurlant sur une route. Le ton est donné, massacre sanglant et survivants, un thriller donc. Puis Jennifer Lynch sort de l'ombre paternelle et impose son style.Le synopsis : des tueurs font une chevauchée sanglante dans un coin paumé de l'Amérique, des feds sont appelés en renfort pour interroger 3 témoins, heurt avec les autorités locales. Le huis-clos des interrogatoires est rythmé par des flash-back. Lentement le puzzle se reconstitue et le tableau n'est guère flatteur, chacun a quelque chose à se rapprocher, victime junkie, flics corrompus. Seule la petite fille, un des témoins, ressemble à ce qu'elle est vraiment, un ange blond au regard bien trop lucide pour son âge. Et dans la dernière demie heure, revirement de situation haletant.La musique, remarquable : David Lynch a composé et interprêté le morceau "Speed roaster", et le générique de fin se déroule sur une chanson grave et envoûtante.

"Valkyrie" de B. Singer

Tiens, le nouveau film de Brian Singer, "Valkyrie". Après les supers-héros, s'attaquerait-il à la mythologie? Que nenni, il aborde un genre nouveau, la reconstitution historique, et pas l'époque la plus frivole, la 2de Guerre mondiale, dans les coulisses du règne nazi. En 1944, une poignée d'hommes décident d'assassiner le Führer et de se servir de son plan national d'urgence pour renverser le pouvoir : l'Opération Valkyrie, prévoyant de faire appel aux réservistes pour prendre le contrôle des infrastructures-clés de l'Etat jusqu'à ce que l'ordre soit rétabli. Bien sûr on connaît la fin, mais B. Singer mène ce fait historique comme une intrigue policière, sait maintenir le suspense, et restitue un Berlin fidèle comme on peut le voir dans les documents et archives de l'époque. Le tournage s'est d'ailleurs déroulé en Allemagne, en décors naturels et dans les mythiques studios Babelsberg de Berlin. Exercice de style réussi Mr Singer!

"1408" de M. Hafström

Y'a pas plus trouillarde que moi face à un écran. Je peux lire les pires horreurs mais pas les voir. Je pensais que cela passerait avec le temps, mais non, voir un film d'épouvante est toujours aussi éprouvant, la preuve avec le "1408" de M. Hafström. Je l'ai regardé de nuit, c'est déjà pas mal, mais toute lumière allumée et pas seule. "1408" est l'adaptation d'une nouvelle de Stephen King, une espèce de "Shinning" urbain. Un écrivain spécialiste de lieux à réputation terrible et horrifique décide de tester une des chambres du Dolphin Hotel de New-York, fort de son esprit rationnel. Et la nuit ne sera pas tranquille. Cette chambre a par le passé été le théâtre de morts naturelles, pas naturelles , surnaturelles, et tous les défunts se manifestent au malheureux vivant qui s'y risque. Scènes d'angoisse, de paranoïa, de délire. Sûrement pas le meilleur film dans le genre mais efficace auprès des peureux comme moi. La fin toutefois est bizarre, il reste de nombreuses zones d'ombre, et il reste encore des vivants. A noter cependant que John Cusack est excellent, et la trop courte prestation de Samuel L. Jackson en gérant d'hôtel mémorable.

Rivages/Casterman, une belle collaboration

Voilà plusieurs mois que de beaux albums bd sont à admirer sur les tables des libraires, issus de la collaboration entre 2 maisons d'éditions excellant chacune dans son domaine : Rivages pour les romans noirs, et Casterman pour la bd, soit la rencontre d'écrivains et de dessinateurs de talent. On peut y découvrir des romans de Jim Thompson et Donald Westlake illustrés par Miles Hyman et Lax. Et voici mon chouchou : "Shutter island" de Dennis Lehanne mis en images par Christian De Metter. Dennis Lehanne nous transporte dans les années 50, et nous emprisonne dans une île servant d'hôpital psychiatrique à des fous furieux criminels. Des feds débarquent pour enquêter sur la disparition d'une patiente, s'ensuit une longue descente vers la folie et l'angoisse sur fond de tempête.Christian De Metter, un de mes dessinateurs favoris dont je vous invite à découvrir les séries "Dusk" (Humano Associés) et "Le curé" (Triskel), illustre avec une grande sobriété ce huis-clos : chaque vignette ressemble à un tableau, l'ensemble est monochrome, sombre et désespéré.A savoir que "Shutter island" intéresse aussi le 7ème Art, Martin Scorcese travaille à une adaptation.

"CSI Las Vegas" saison 9 épisode 11

Premier épisode après le départ de Gil Grissom, Catherine Willow supervise à sa place. Et premiers pas de Raymond Langston en tant que CSI. Motivé, il veut bien faire mais n'a pas l'expérience des autres. Cela prête à sourire : il arrive habillé comme pour un jour de rentrée à l'école, costard cravate (ce qui amuse Nick Stoke), et en guise de cartable une mallette d'expert bien trop fournie (toujours d'après Nick seuls 3 genres de poudre suffisent pour relever des empreintes). Il est mignon! Et à le voir relever des empreintes gauchement, vaciller devant un cadavre carbonisé, se faire cracher dessus par un gamin qui'il tente d'aider, la route sera peut-être difficile. Mais même s'il n'a pas encore sa place dans l'équipe, que Gil Grissom reste omniprésent (que faire de son bureau?), que ses maladresses feront le tour de toute l'unité, il a tellement de bonne volonté et de connaissances en criminologie qu'il saura se faire estimer des autres. Après tout, la pratique s'acquiert avec le temps.Mention spéciale pour Lawrence Fishburne, incarnant son personnage avec sobriété et délicatesse.

"What just happened" de B. Levinson

Un film sur le milieu d'Hollywood? Avec un casting impressionnant? Qui a clôturé le dernier festival de Cannes? Mais sorti directement en dvd? Et pourquoi? Parce que c'est une daube, ni jolie, ni grosse, ni sombre, pas de qualificatif en vue, une daube. Evoquons quand même le côté qui aurait pu en faire un bon film, les interprêtes, et l'affiche est belle : Robert de Niro dans le rôle du producteur au bord du gouffre, Bruce Willis en star capricieuse et colérique, Sean Penn en acteur populaire, Robin Wright Penn en ex-femme encore amoureuse, John Torturro en imprésario débordé... Plein de seconds rôles mais pas assez exploités. A voir un film sur Hollywood, préférons de loin "The player" de J. Altman ou "Ca tourne à Manhattan" de T. Dicillo.

"Seven pounds" de G. Muccino

Will Smith à l'affiche? Et la ravissante Rosario Dawson? "Seven pounds" semble prometteur par son casting. Ben non, dans la catégorie daube, je la qualifierais de grosse. Le scénario a pour but de faire pleurer toutes les chaumières : une histoire de rédemption, les personnages sont beaux comme seuls ils peuvent l'être au cinéma, bons à faire pâlir de jalousie tout ange-gardien, et ça dure plus de 2 heures. La construction est pourtant intéressante : tout n'est dévoilé que vers la fin. Le personnage de Will Smith est attachant dès le début, on se demande où il veut en venir et pourquoi, la première heure passe donc plutôt bien. Après, avec l'histoire d'amour d'usage pour convaincre les producteurs, le film devient pesant, le but semblant de voir les kleenex s'entasser aux pieds des spectateurs. Euh Will? Tu ne voudrais pas retourner sauver le monde, reprendre ton côté bad boy, faire le bien ok mais de façon un peu plus trash?

Tout le monde part se rhabiller à Swingtown


Snif, triste nouvelle, je viens d'apprendre que ma série chouchou "Swingtown" n'est point reconduite. Tout le monde rentre au vestiaire. C'était pourtant délicieux de suivre ce couple très sage et amoureux découvrant la libération sexuelle grâce à leurs nouveaux voisins, adeptes de l'échangisme. Et toutes les interrogations qui peuvent s'ensuivrent. "Singtown" abordait les thèmes chers aux années 70 : outre la sexualité, la condition féminine (au foyer), la musique, les drogues, le militantisme de la jeune génération... Visiblement, les audiences n'ont pas été satisfaisantes, donc à la trappe cette série drôle et emouvante. Snif, snif et snif!

"CSI Las Vegas saison 9, épisodes 9/10

Ayé, j'ai vu les fameux épisodes sur le départ de William Petersen et l'arrivée de Lawrence Fishburne. Bien, nous ne perdons pas au change, mais le CSI sans Sarah Sidle, Warick Brown et Gil Grissom, c'est strange. Lawrence Fishburne a beau avoir une belle présence, les serial killer ont interêt a se lâcher. Sinon, mon côté fleur bleue a été récompensé : personne ne demande à Gil s'il va retrouver Sarah, c'est pourtant ce que nous nous demandons tous. Il reste une minute d'épisode, et là ne voyons-nous pas Gil Grissom crapahuter dans la jungle du Costa Rica, s'émerveiller devant toute petite bestiole qui nous ferait dire beurk, jusqu'au moment final où il tombe sur un campement habité par... Sarah! Et nous assistons à un vrai baiser de 7ème art. La série pourrait s'achever ici, mais bon, laissons le temps à Lawrence Fishburne (que j'adore réellement) de s'installer dans une équipe un peu orpheline.

"L'échange" de C. Eastwood

Clint Eastwood, il est comme le vin, plus il vieillit, plus il se bonifie, et je le pense à chacun de ses derniers films, et "L'échange" renforce cette opinion. Inspiré par un terrible fait divers des années 20, il nous conte ici le combat courageux et acharné d'une jeune femme (dont le petiot a disparu) contre la corruption et l'hypocrisie des autorités, à savoir la police et la mairie, la justice et la politique. Le film est long et lent, comme la douleur qu'éprouve Christine Collins est profonde et comme sa colère est sourde. Avec une construction linéaire et classique, "L'échange" n'en est pas moins un film émouvant, mélant plusieurs genres, le film policier, la critique sociale et le drame personnel.

"Traitor" de J. Nachmanoff

"Traitor", encore un film sur le terrorisme, avec une course poursuite géante nous menant aux quatre coins du globe (France, Angleterre, Yémen, Soudan, Etats-Unis, Canada...) et des costards du FBI tenaces sur les traces d'un agent double de la CIA. Cet agent justement, c'est Don Cheadle que j'affectionne particulièrement. Avec son visage angélique, il est constamment en lutte contre les actes repréhensibles de sa mission d'infiltration et sa foi profonde. C'est plutôt bien mené, avec alternance de scènes d'actions et de scènes de réflexions. Pas aussi fort que le "Syriana" de Stephen Gaghan, mais à ne pas négliger pour autant.

"Appaloosa" de E. Harris

Contrairement à la critique générale, que je viens juste de parcourir après vision du film, j'aime beaucoup ce western d'E. Harris. Ce n'est pas un film à 100 à l'heure, mais c'est bien de se poser dans ces paysages de l'Ouest sauvage, de sentir l'air chaud des rues poussiéreuses d'Appaloosa, bourgade du Nouveau Mexique, de regarder évoluer les personnages, en pleine réflexion, en plein doute. Le synopsis, adapté d'un roman de Robert B. Parker, est classique d'une intrigue western : des notables font appel à 2 nouveaux marshalls pour que l'ordre revienne à nouveau dans leur petite ville, dominée par la bande de Randall Bragg, un tyran venant par ailleurs d'assassiner le précédant homme de loi. Débarquent Virgil Cole et Everett Hitch, 2 complices de longue date, le maître et son homme de main, le maître et son ange-gardien, aux manières courtoises mais à la gâchette facile. Et pour semer la zizanie, une femme vient s'immiscer, Allison French, une jeune veuve un brin nympho venue de nulle part avec un seul dollar en poche. Après, c'est procès, poursuite, vengeance, règlement de compte... Le tout servi par un casting des plus honorables : Ed Harris, Viggo Mortensen, Jeremy Irons, Renée Zellweger... et des seconds rôles excellents (Lance Henricksen notamment).Franchement, j'ai bien apprécié "Appaloosa", pour cette lenteur parfois reprochée dans la presse, pour ces personnages de marshalls attachants, l'un songeant à se fixer même si son foyer semble instable, l'autre préférant poursuivre sa route, et parce que de nos jours, les westerns ne courrent pas les boulevards de la planète cinéma.

"Mad men", vite la saison 3!

"Mad men", la nouvelle série de Matthew Weiner (la papa des "Soprano"), en est déjà à sa deuxième saison et tient toutes ses promesses. Passionnante. Lieu? New-York. Epoque? Le début des années 60. Milieu? Les publicistes. Excellent travail de reconstitution historique : les décors, les costumes, les coiffures, nous y sommes vraiment. Chacun semble avoir une place bien définie : les hommes au bureau, avec une pléiade de secrétaires-maîtresses à leur petit soin, et leurs épouses à la maison à élever les bambins. Au travail, tout le monde fume, boit, s'allume, essaie de prendre la place de l'autre, la jungle quoi. Les personnages : Don Draper le publiciste vedette qui se bat pour conserver sa place, sombre, complexe, et talentueux ; Peggy Olson sa nouvelle secrétaire, candide, adorable, qui va vite devoir apprendre à s'endurcir pour s'imposer ; Betty, la ravissante femme de Don Traper, une image parfaite de la fée du logis qui néamoins dissimule une profonde tristesse ; Pete Campbell, le jeune arriviste qui va payer cher son arrogance ; et Joan, la voluptueuse chef des secrétaires qui cherche le grand amour auprès d'hommes mariés."Mad men", une chronique de l'Amérique des années 60 vraiment à découvrir, es espérant de nombreuses saisons à venir.

"Underworld III Rise of the Lycans" de P. Tatopoulos

Pour ceux qui l'ignorent, les lycans sont un mix entre loup-garou et humain. Et dans la saga "Underworld", ils sont en lutte constante contre les vampires. Dans ce troisième opus, qui se déroule lors de l'Age Noir, nous revenons aux origines, du temps où les vampires asservissaient les lycans. Pas de Sélène donc, c'est à dire pas de Kate Beckinsale, c'est à dire un grand vide. A la place, Sonia, la fille du despote Viktor, qui ressemble beaucoup à Sélène, un tantinet de charme diaphane en moins, et qui en digne fille rebelle entretient une liaison secrète avec le lycan Lucian au grand courroux de son père. Voilà pour l'histoire d'amour. Après ce sont quelques scènes de torture, des batailles féroces et c'est tout. Distrayant, sans plus. Ah si, j'avais oublié qu'un lycan, ça hurle comme un loup enroué. Rien de palpitant du côté des vampires donc, à moins que le film de T. Alfredson, un suédois, sauve un peu l'honneur avec son "Morse", à sortir sous peu.

dimanche 1 mars 2009

"Wisconsin" de M. R. Ellis

Une très belle découverte, au hasard, parce que la couverture m'a chatouillé l'oeil par sa tristesse. Le décor? Une ferme perdue au fin fond du Wisconsin, abritant la famille Lucas et son morne quotidien. John le père est un alcoolique, violent envers sa femme, Claire, et dédaigneux envers ses fils. James, l'aîné, ne trouve refuge que dans le culte de son idole Elvis Presley. Bill le cadet est un enfant rêveur, très proche de la nature et en adoration devant sa mère et son frère. L'époque? La fin des années 60. Un jour, James décide de fuir et s'engage dans les Marines et se retrouve au Vietnam. Une fort touchante correspondance s'engage entre les deux frères, jamais aussi proches. Mais James disparaît dans le jungle, sa mère ne s'en remettra jamais et Bill sera plus livré à lui-même que jamais. Mais de la ferme voisine veille depuis toujours un couple sans enfant, les Morisseau, qui assiste à la chute de Bill et à sa redemption. "Wisconsin", un roman d'apprentissage d'une belle sobriété, une chronique émouvante de l'Amérique profonde, un chant d'amour pour cette contrée sauvage.