samedi 27 mars 2010

"Le livre des morts" de G. Cooper (Le Cherche Midi)


Will Piper est agent du FBI, spécialité profiler. Lui est refilée une affaire qu'il souhaitait dès le début mais dont maintenant il se passerait bien à quelques mois de la retraite. Dans le lot est compris une partenaire, une jeune femme un peu trop plein d'enthousiasme et d'assurance qui semble en savoir beaucoup sur sa réputation d'alcoolo et de séducteur. Le duo aura des débuts difficiles. L'affaire : des victimes avec pour seul point commun d'avoir reçu un carte postale leur indiquant le jour de leur mort. Ainsi naît le tueur de l'Apocalypse, avec des modes opératoires différents ce qui est tout à fait inhabituel.
Mais ce n'est pas tout, ce qui ressemblerait à un thriller traditionnel palpitant se double d'un fond historique. En parallèle, G. Cooper nous conte 2 autres histoires. Celle d'une part de la zone 51 avec un retour en 1947 avec ses mystères qui ne sont peut-être pas si verts que cela. Et d'autre part celle de l'île de Wigh au large de l'Angleterre et de son monastère, avec un grand bond dans le passé pour nous retrouver en plein Moyen-Age. Ces chapitres sont les plus réussis et le suivant est toujours attendu avec une grande impatience.
G. Cooper avec son "Livre des morts" fait une très belle entrée dans le monde du thriller, impossible de lâcher son roman avant la fin, vite que son deuxième soit traduit.

lundi 15 mars 2010

"Les visages" de J. Kellerman (Sonatine)

Le talent est parfois héréditaire, et quand on est la descendance de Faye (dont je ne connais pas encore les écrits) et Jonathan (dont j'adore certains thrillers) Kellerman, on est attendu au tournant. Voilà donc "Les visages" et c'est palpitant du début à la fin.
Ethan Muller est galeriste, ses préférences, l'art brut. Issu d'une famille de bâtisseur d'empire, donc fort riche, ses relations avec son père ne se font que par l'intermédiaire d'un domestique, Tony, qui un jour lui présente les dessins d'un certain Victor Cracke, disparu semble-t-il de la circulation. Coup de foudre pour ces dessins, une expo est immédiatement organisée, les critiques sont élogieuses, les zéros s'accumulent sur les chèques, tout va pour le mieux dans le monde fermé des arts. Mais ces oeuvres éveillent la mémoire d'un policier à la retraite et mourant, certains visages dessinés seraient les portraits d'enfants disparus plusieurs années auparavant. Ethan Muller va donc se lancer à la recherche de l'artiste, mais c'est comme poursuivre une fantôme.
En parallèle est comptée l'histoire de la famille d'Ethan Muller, de ses ancêtres, de leur arrivée dans le Nouveau Monde, de leur difficile et prodigieuse ascension sociale. Pas de grand renversement de situation, tout est doucement distillé au fil des pages, mais la surprise n'en est pas moins là au terme de ce fabuleux thriller. Cela peut étrangement faire penser aux premiers romans de P. Auster (du temps de "Moon Palace" ou du "Léviathan) : ce n'est pas qu'un thriller dans un milieu chic et élégant, c'est aussi toute la saga d'une famille.

vendredi 12 mars 2010

"Shutter Island" de M. Scorcese


Voilà encore une adaptation d'un de mes auteurs favoris, D. Lehane, et par M. Scorcese. Très attendue.
Shutter Island, c'est un Alcatraz pour les névrosés et autres déséquilibrés mentaux dont plus personne ne veut sur le continent américain, une île seulement desservie par un ferry quotidien, quand le temps ne fait pas des siennes. Nous sommes en 1954, en pleine guerre froide. Débarquent le marshall Teddy Daniels et son partenaire Chuck Aule pour élucider la disparition d'un des patientes, Rachel Solando là pour avoir noyé ses 3 enfants. L'enquête s'annonce difficile, le directeur est étrange, les soignants hostiles et les patients... ben interroger des dingues n'est pas chose aisée. Sans compter que Teddy Daniels est rongé par un passé tourmenté et des démons intérieurs. Une histoire de fous dans un espace inquiétant et oppressant, qui en ressortirait indemne?
"Shutter Island" est un huis-clos, une plongée dans la folie, serti par des décors gothiques, une lumière en clair obscur et une très belle interprétation. Et très fidèle au roman.

jeudi 11 mars 2010

"Invisible" de P. Auster (Actes Sud)


1967, New-York, une soirée mondaine où s'ennuie Adam Walker, jeune auteur. L'aborde un couple excentrique et aisé, lui Born, universitaire bouillonnant, elle Margot, sulfureuse créature. Cette rencontre semble changer le destin d'Adam, Born lui propose de diriger et publier la revue culturelle dont rêve tout écrivain.Mais comme se définit si bien Born, il est un "spécialiste du désastre", dans quelle histoire trouble Adam va-t-il se retrouver? C'est la première partie du nouveau roman de P. Auster, "Invisible".3 suivront.
P. Auster revient à ses récits à tiroir, du temps de sa Trilogie new-yorkaise. A chaque partie un point de vue différent, avec saut dans le temps et l'espace. A quel narrateur se fier? A nous de reconstituer le puzzle. Et quand on pense cerner la vérité...
"Invisible" ne se repose pas, il se lit jusqu'au bout, avec délice mais à trop grande vitesse.