lundi 16 mai 2011

"Les neuf dragons" de M. Connelly (Seuil)

Retour d'un de mes inspecteurs préférés, Harry Bosch. Heureusement qu'ils ne rangent pas tous définitivement leur badge, après le si triste départ de Kurt Wallander, la scène littéraire du thriller était bien vide.
Dans son dernier roman, "Les neufs dragons", M. Connelly se penche à nouveau sur la carrière de son personnage fétiche.
Au lendemain du week-end du Labor Day, c'est un peu le calme plat à Los Angeles, Harry Bosch s'ennuirait presque. Son coéquipier se passionne plus pour la paperasse qu'au terrain. Sa fille Maddie , 13 ans, vit avec sa mère à Hong-Kong, soit à l'autre bout du monde. Cela manque un peu d'action, mais à Los Angeles le crime ne dort jamais trop longtemps. Nouvelle affaire dans le quartier chinois : la mort d'un petit épicier et une bande vidéo laissant soupçonner un racket des triades locales. Harry Bosch est sommé par téléphone de laisser tomber sinon... peut-être aurait-il du écouter pour une fois, surtout qu'au même moment, il reçoit une vidéo inquiétante de sa fille. Débute une course poursuite effrénée durant laquelle l'inspecteur est prêt à franchir toutes les limites de la légalité.
Le roman se déroule en 3 opus, sur une très courte durée, quelques jours à peine : mise en place à Los Angeles, gros de l'action à Honk-Kong et pour le final, retour à Los Angeles. On y découvre un Harry Bosch très émouvant, animé par l'amour paternel et rongé par la culpabilité, découvrant les angoisses d'être  père à part entière et non plus quelques mois par an. Sûr que cet épisode remettra en question son avenir professionnel et personnel. A noter les brèves apparitions de 2 autres personnages récurrents de M. Connelly, Mickey Haller, avocat et demi-frère d'Harry, et Jack McEvoy, journaliste.
Cela faisait bien longtemps que M. Connelly n'avait pas offert un excellent thriller, "Les neufs dragons" marque un tournant dans la vie de son héros, comment négociera-t-il la suite?

mardi 10 mai 2011

"Macabre" de P. Rodriguez (Emmanuel Proust)

Un de mes éditeurs bd préférés, Emmanuel Proust, aime bien faire découvrir des talents étrangers. Direction l'Espagne avec Pedro Rodriguez qui dans "Macabre" a l'excellente idée de faire (re)découvrir quelques bijoux de la littérature fantastique. Au programme : Guy de Maupassant, Sheridan Le Fanu, Robert Louis Stevenson, Edgar Allan Poe et John William Polidori entre autres. Et c'est parti pour les ambiances oppressantes, les évènements étranges, main baladeuse, pacte maléfique, fantômes, maison hantée... chaque nouvelle, introduite par un narrateur  est délicieusement glaciale. Et surtout l'écrivain est également brièvement présenté.
Quant au dessin, il est magistral. Très stylisé, le côté cartoon peut surprendre au premier abord. Le découpage est efficace, avec de magnifiques pleines planches. Et la colorisation, une splendeur, restituant les ambiances sombres avec ces tons monochromes et ces jeux d'ombres et de lumière.
A noter que P. Rodriguez fait de très belles dédicaces et s'efforce de manière adorable de parler et écrire en français.