lundi 30 mars 2015

"Les enquêtes du département V : Miséricorde" de M. Norgaard

Tout amateur de thriller connaît Jussi Adler-Olsen, auteur danois découvert grâce à la déferlante de ces romans venus du froid nordique, amorcée par Henning Mankell et vraiment popularisée par Stieg Larssen. De ce cher homme donc cinq volumes ont déjà été traduits, chacun attendu avec impatience. Son truc pour garder la fidélité de ses lecteurs? Ses personnages, un sacré duo (et plus tard un trio) : un inspecteur mis au placard et un assistant jusque là trimant à la paperasse.
Bonne nouvelle, les droits ont été rachetés pour le grand écran, voici donc le premier volet "Miséricorde".

Carl Morck n'est pas au mieux de sa forme : sa femme l'a quitté, ne veut même plus répondre à ses appels, et côté boulot ce n'est guère mieux. Une décision impulsive lors d'une intervention et le voilà avec un collège en moins et son meilleur ami paralysé. Relégué au sous-sol du commissariat dans un obscur et nouveau département, lui incombe désormais la tâche d'archiver de vieilles affaires. Pire, on lui impose Hafez el Hassad, un assistant d'origine syrienne aux goûts musicaux aussi bruyants que son café est infect. La cohabitation promet.

Une affaire vieille de cinq ans l'intrigue : la disparition d'une jeune polititienne, conclue en suicide mais sans corps retrouvé. Oh oh, pas normal cela, Carl décide envers et contre toute hiérarchie de rouvrir l'enquête. La suite, à vous d'aller voir.

L'adapation est est très plaisante : on retrouve la même complicité qui faisait le charme du roman dans ce duo que tout sépare. Carl Morck est un écorché vif, taciturne, têtu et bourru, ce qui en fait d'ailleurs un enquêteur hors pair. Quant à Assad, c'est encore tout un mystère, mais on le devine courageux et plein d'empathie pour autrui. Vivement la suite "Profanation", sortant d'ailleurs ces jours-ci car on devrait y retrouver un troisème personnage haut en couleur.


dimanche 29 mars 2015

"Fortitude", saison 1 épisode 1 (Sky Atlantic)


Fortitude est une petite station scientifique au fin fond de l'Artique, donc décor blanc et glacial à perte de vue, aurores boréales et ours redoutables. Deux règles en font un endroit paisible : il faut avoir un toit et un boulot pour y vivre. Donc tout le monde a un travail, personne n'est pauvre, ainsi aucune délinquance ne règne, et la seule question qui s'impose à tout nouvel arrivant serait : "Le shérif est bon ou mauvais?" Une autre petite règle cependant, on ne meurt pas à Fortitude, si la vieillesse vous atteint, alors des mesures sont à envisager pour vous faire partir. Donc le seul danger pour la population viendrait du froid et des ours, ils vous mangent avant même votre dernier soupir.

Fortitude est gérée par un gouverneur, en l'occurrence ici une femme qui aimerait développer le tourisme en creusant un hôtel dans le glacier surplombant la petite ville, pour "les amoureux de la nature, les amoureux des aurores boréales et les amoureux tout court". Tout est prêt, les plans, la maquette, la conférence de presse, le discours, mais un rapport environnemental pourrait tout contrarier, celui du professeur Charlie Stoddart. Qu'a-t-il découvert dans ces montagnes de glace? Des ossements, des restes, mais de quelle étrange bestiole? Malheureusement il ne pourra plus rien dévoiler, sauvagement agressé, il mourra de ses blessures. Tout le monde pense de prime abord à l'attaque d'un ours, c'est vrai qu'ici seule la nature est assassine. Hélas la scène de crime révèle une autre vérité, finalement le shérif va pouvoir faire ses preuves. Et pour couronner le tout, débarquent en un temps record, juste à temps pour l'autopsie, un DCI de Londres et la désormais veuve du professeur (pas encore au fait de sa situation). Fortitude risque de vivre des jours agités...

"Fortitude" semble prometteuse avec son décor contemplatif, une ambiance feutrée, une galerie de personnages interprêtés avec justesse et un récit lent mais intriguant.

jeudi 19 mars 2015

"Freakangels tome 1" de W. Ellis et P. Duffield (Le Lombard), 2010.

 
Londres, une poignée d'années après la fin du monde, ressemble à Venise, les eaux ont envahi les quartiers. Des bandes en protègent chacune un et dans Whitechapel, ce sont les Freakangels. Particularité : ils sont 12, nés à la même heure quelques 20 ans auparavant, et ont développé des pouvoirs psychiques les liant à tout jamais. Chacun a sa propre personnalité, toute une galerie de personnages haut en couleur à découvrir dès ce premier tome. On devine bien que leur passé est trouble, non étranger à la situation post apocalyptique actuelle. 

W. Ellis est une fois de plus un conteur né, son récit est tranquille, posé, avec des zones d'ombre qui devraient s'éclaircir au fil des tomes, ses héros ont un côté sale gosse super attachant. La mise en page est simple et efficace, pas plus de 4 cases par planche. Quant au dessin, il ne reflète en rien l'ambiance des lendemains de fin de monde : traits nets, proches de l'animation et couleurs claires, le tout très esthétique et épuré. 6 volumes en tout, disponibles, qu'on a hâte de dévorer.


mercredi 18 mars 2015

"Spotless" saison 1, épisode 1 (Canal +)


Jean Bastière, français, marié, deux enfants, une maîtresse, vit à Londres. Profession un peu surprenante : nettoyeur de scène de crime. Le ton est donné, "Spotless" serait donc une nouvelle série policière? Ben pas vraiment et tout à fait.
C'est un mix de "CSI" (une fois que les sexy et crédibles experts ont effectué leurs relevés et que le corps est parti à la morgue, donc à l'écran ne demeurent plus que le sang et autres fluides corporels et des fragments plus solides, exit le glamour), "Breaking Bad" (pas seulement tout l'attirail de pro mais surtout l'humour bien acide et noir, et l'absurde des situations), et "Ray Donovan" (histoire d'une famille avec ses secrets, pas encore dévoilés pour l'heure, juste esquissés, le retour du frère terrible, les liens indéfectibles et complexes).
Ce cher Jean donc mène un quotidien morose entre scène de crime et scène de ménage. A travailler autant il flirte avec le burn out, c'est que l'éducation à Londres coûte chère, et avec une femme au foyer faute d'emploi... Or débarque son frère aîné Martin, disparu des écrans radar depuis plusieurs années et plutôt du genre à créer des scènes de crime. D'ailleurs il ne vient pas seul mais accompagné d'un cadavre congelé à l'arrière de son van et d'une sombre histoire de traffic de drogue.
Et c'est parti pour des situations cauchemardesques, des rencontres de personnages haut en couleur, du gore, de l'humour féroce, le tout desservi par un casting judicieux. Prometteur, à suivre.