jeudi 3 septembre 2009

"Le chant du bourreau" de N. Mailer (R. Laffont)

Gary Gilmore, né le 4 décembre 1940 et exécuté le 17 janvier 1977, une vie plutôt brève et essentiellement passée derrière les barreaux.

En 1980, N. Mailer en fait le personnage central des 1200 pages et quelques de son "Chant du bourreau", un ouvrage de "journalistic fiction" comme on dit de l'autre côté de l'Atlantique, un pavé magistral dans la lignée du "De sang froid" de T. Capote.
Provo, petite ville non loin de Salt Lake City, tranquille, avec une population à majorité mormonne. C'est là que vit la famille de Gary Gilmore. Justement le voilà de retour, après 13 ans de prison. Tout est réuni pour un retour à une vie normale, un toit, un travail, mais les barreaux, ça bousille un homme. Gary brûle sa liberté par les 2 bouts : il boit, il vole, il ment, seule embellie, il tombe amoureux de Nicole, 19 ans, un passé amoureux tumultueux, 2 enfants. C'est Je t'aime Moi non plus avec grands étreintes, grands cris et gros coups. Mais un jour il tue, 2 hommes en 24 heures. Retour en prison. Procès. Peine de mort. Et tout un battage médiatique pour le sauver, obtenir un sursis. Mais quitte à passer le restant de ses jours enfermé, loin de Nicole, Gary préfère mourir, il choisit d'ailleurs le peloton d'exécution. Ses derniers mots : "Let's do it".
Dans sa manière de retracer cette triste histoire N. Mailer est extrèmement minutieux et réaliste. La personnalité de Gary Gilmore est dévoilée par touches précises, un élément de son existence par-ci par-là. De même pour les autres personnages.
Le plus triste, c'est la dernière partie, quand tout le monde s'agite autour de Gary soi-disant pour le sauver. Certains le veulent vraiment, mais d'autres voient plutôt la couleur des dollars : plus il y aura de sursis, plus les avocats gagneront de l'argent, plus il y aura de suspense, plus les journalistes vendront cher leurs articles, plus les producteurs de cinéma en tireront un bon film à faire pleurer les chaumières... Et dire que Gary avait tué pour quelques billets.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire