mercredi 30 décembre 2009
"L'imaginarium du Docteur Parnassus" de T. Gilliam
C'est un peu du grand n'importe quoi le dernier film de T. Gilliam. D'accord la mort en plein tournage d'Heath Ledger n'a pas du arranger les choses, ont alors rejoint pour reprendre son personnage Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrel.
Le scénario est des plus confus. Si j'ai bien compris, un homme, le Docteur Parnassus, monte des spectacles dans son espèce de caravane de l'étrange. Apparemment il a des dons psychiques, qui pénètre dans sa roulotte découvre un monde imaginaire tout droit issu de son inconscient. Ce type étrange a aussi passé un pacte avec le diable : son immortalité contre sa fille Valentina dès qu'elle sera en âge de se marier. Or la demoiselle va sur ses 16 ans et les apparitions du diable commencent à se faire un peu trop fréquentes. Est-ce l'heure du pacte?
Bon, ce que j'ai aimé dans "L'imaginaire du Docteur Parnassus"? Les traversées du miroir et ses mondes oniriques. Tom Waits dans le rôle du diable. Et le délicieux visage de poupée de Lily Cole.
mardi 15 décembre 2009
"Breathless" de Yang Ik-june
Sang-hoon a la violence en lui, il frappe et insulte n'importe qui pour un rien. Son boulot, chef de bande travaillant pour un usurier, alors il cogne, ses collègues, les clients, des gens dans la rue, femme y compris. Il a une soeur qui élève seule son fils, un bambin dérorienté par l'absence paternelle. Et il a aussi un père qui sort de 15 ans de prison et qu'il refuse de voir, faut avouer qu'ils ont un lourd passif : enfant il l'a vu tuer à coup de couteau son autre soeur et sa mère mourir accidentellement. Un jour en crachant il atteint une lycéenne, Yeon-hee, cependant la demoiselle ne manque pas d'aplomb et ils s'insultent copieusement. Sa situation n'est guère joyeuse non plus, la violence, elle connait aussi, son petit frère se prend pour un caïd, la traite comme une moins que rien, et son père victime d'un blessure de guerre perd la tête depuis la mort de sa femme. Peu à peu ces 2 écorchés vifs vont se rapprocher, oh ce ne sera pas une romance avec rendez-vous galant et petit coeur partout, plutôt "j'ignore tes message mais sois là quand j'appelle petite conne". Au contact de la jeune fille, Sang-hoon retrouve un semblant de douceur et de paix. Mais peut-on changer et les autres vous le permettront-ils?
La première demie-heure de "Breathless" est laborieuse, voir quelqu'un frapper et injurier devient vite lassant. Cependant dès sa rencontre avec la lycéenne, le personnage prend de la profondeur, la violence est peu à peu expliquée et tout le reste peut se dérouler furieusement.
vendredi 4 décembre 2009
"The limits of control" de J. Jarmusch
Prêt pour une balade lancinante en Espagne? C'est là que nous entraîne le dernier film de mon bien aimé J. Jarmusch, "The limits of control", dans le sillage d'un lonesome cow-boy, un tueur en fait. Le personnage n'a pas de nom, les traits sculptés d'Isaac de Bankolé, les vêtements d'une gravure de mode et la démarche nonchalante du gars qui poursuit imperturbablement sa mission. Très évasive sa mission, à Madrid, Séville, dans un village andalou, il s'attable dans un café et commande 2 expressos (et non un double) jusqu'à ce qu'un ou une inconnue le rejoigne pour échanger une boîte d'allumettes. Entre 2 rendez-vous, il se perd dans la contemplation de tableaux au musée et pratique le yoga. Sinon il est très minimaliste, dans ses paroles, ses expressions, ses gestes et ne cède pas à la tentation si une jeune femme nue partage quelques jours avec lui. Sa mission et rien d'autre, pour la mener à bien, savoir se contrôler malgré les répétitions, les rencontres étranges et les conversations absurdes.
"The limits of control" est un road movie, très lent, qui nous plonge dans un rêve éveillé, accompagné de la musique hypnotique de Boris (révélation d'un groupe japonais à découvrir absolument). C'est le genre de film qui à chaque nouvelle vision dévoile davantage.
mardi 1 décembre 2009
"Paranormal activity" d'O. Peli
"Paranormal activity" fait tellement parler de lui que ma curiosité en a été chatouillée, et pourtant devant un écran, il n'existe pas de plus trouillarde que moi : genoux repliés au menton, main aux doigts écartés devant les yeux, heureusement j'ai la terreur muette. Vu la tête des spectateurs dans la bande-annonce, je m'attendais à la pire des angoisses. Le souhait d'O. Peli : «Ce que j’ai voulu faire, c’est réaliser un film qui symbolise la tendance du cinéma de genre de la génération actuelle, tout comme on a dit qu’après Psychose, on ne pourrait plus jamais prendre de douche, ou qu’après Les dents de la mer ou Open Water en eaux profondes, on ne pourrait plus nager dans la mer, ou encore qu’après Le projet Blair Witch, on ne pourrait plus camper dans les bois. Je me suis dit qu’on ne pouvait pas ne pas dormir dans sa maison. Par conséquent, si j’arrive à faire en sorte que les gens aient peur de se retrouver chez eux, j’aurai réussi mon coup.»
Et ben non, loupé cher monsieur, même pas peur un seul instant, et je ne pense pas m'être endurcie avec le temps.
Sinon au niveau de la forme c'est intéressant mais déjà vu, à la façon d'un reportage amateur, cadrage chaotique, hyper-réaliste, avec liberté d'improvisation pour les acteurs et tout le suspens en hors-champ. Rien de neuf ni de révolutionnaire.
dimanche 22 novembre 2009
"Mildred Pierce" de J. M. Cain (Gallimard)
Mildred Pierce a 28 ans, mariée à un oisif, 2 enfants et du courage à revendre. C'est qu'il en faut dans l'Amérique des années 30. Pour s'en sortir, elle décide un beau jour de se séparer de son mari, elle fin cordon bleu vivra de sa cuisine. Tout d'abord serveuse, elle vend sa spécialité, des "pies", et observe beaucoup. 2 filles à élever cela en coûtent des dollars, aussi se lance-t-elle dans les affaires en ouvrant d'abord un restaurant, puis un deuxième et un troisième.
James M. Cain nous fait cheminer auprès de sa "Mildred Pierce" durant une dizaine d'années, une tranche de vie marquée par le dur labeur, la souffrance, les sacrifices pour juste quelques instants de bonheur ça et là. C'est que dans l'ombre de la réussite grandit Véda, la fille aînée, une enfant gâtée qui sous des airs d'ange se révèle au fil du temps manipulatrice, méprisante et ambitieuse.
Datant de 1941, c'est un bien magnifique roman que voilà, émouvant portrait de femme et peinture sociale d'une époque en crise.
mardi 17 novembre 2009
"2012" de R. Emmerich
Bien, autant le dire de suite, si vous n'êtes ni riche (même la dernière cagnotte du loto à 7 chiffres ne suffira pas), ni d'une famille puissante, ni d'une intelligente très très supérieure (genre bac + 9), et bien votre existence s'arrêtera en 2012. Et vi, c'est l'année de la fin du monde, les Mayas y croyaient, R. Emmerich aussi. Quel fataliste celui-là, mais il aime le grandiose : si l'homme doit disparaître, ce ne sera pas sans se battre, il a trop de valeurs à défendre (la famille, rien de tel qu'une catastrophe pour ressouder les liens), et une foi inébranlable (c'est un peu une manie de prier quand tout s'effondre).
L'humanité avait déjà beaucoup souffert dans "Le jour d'après", la menace venait du ciel sous forme de cyclones. Dans "2012" elle provient d'encore plus loin, du soleil et de ses irruptions, bizarrement, notre terre n'aime pas du tout et gronde au plus profond d'elle-même. A la surface, c'est le chaos, pas une parcelle n'est épargnée. Mais l'homme (enfin l'élite gouvernementale et scientifique) avait tout prévu pour sauvegarder le meilleur de son espèce...
"2012" dure près de 2h30, les images sont spectaculaires (mais n'est-ce pas le moindre pour un film catastrophe?), c'est pas mal pour se vider la tête car le reste fleure bon la morale américaine et le scénario invraisemblable.
lundi 16 novembre 2009
"Des souris et des hommes" de P-A Bertola (Delcourt)
Jolie découverte : Pierre-Alain Bertola, scénographe, peintre, illustrateur, et parfois dessinateur de bd. Après 2 albums aus éditions Futuropolis, il est de retour chez Delcourt avec l'adaptation du très estimé "Des souris et des hommes" de J. Steinbeck.
Le résultat est franchement magnifique, un crayon fin, de l'aquarelle, et de l'eau pour nuancer le noir en tout plein de gris. Le dessin est subtil et l'ambiance poétique malgré le contexte historique, l'Amérique profonde des années 30, sa société violente et raciste. De plus, P-A Bertola demeure très fidèle au texte, à sa continuité, intercalant des extraits ça et là et c'est avec tendresse que nous suivons l'itinéraire de George et Lennie.
samedi 7 novembre 2009
"Elizabeth Bathory" de P. Croci et F-S Pauly (Emmanuel Proust)
Elizabeth Bathory, une comtesse hongroise du XVI° siècle, avait des moeurs quelques peu étranges. Mariée très jeune et malgré elle à un rustre libidineux heureusement souvent absent, elle préférait la compagnie féminine. Sa beauté fascinait et sa hantise était de la voir se flétrir. Point de crème sophistiquée à l'époque, non, son truc pour ne pas vieillir : suspendre au-dessus de sa baignoire des jeunes filles et se prélasser dans leur sang dégoulinant. Autant dire qu'un tel personnage historique a beaucoup inspiré historiens, écrivains et maintenant dessinateurs.
P. Croci a un faible pour les grandes dames vénéneuses, après "Gloriande de Thémines" et "Lady Tara Cornwall", le voilà qu'il nous offre sa version sur cette comtesse sanguinaire. Il fait un clin d'oeil à son autre personnage favori, Dracula : lors de son voyage retour vers l'Angleterre, le jeune Jonathan Harker se plonge dans la lecture d'un manuscrit donné par une des soeurs de l'hôpital et découvre l'univers décadent et gothique d'Elizabeth Bathory.
L'album est comme d'habitude somptueux, en couleur directe. A noter les doubles pages sur les paysages enneigés, d'une beauté saisissante, auxquelles s'opposent les intérieurs gothiques du château, théâtre de scènes d'une intolérable cruauté.
lundi 2 novembre 2009
"Un prophète" de J. Audiard
En 6 ans, il peut s'en passer des choses dans la vie d'un homme. Malik a 19 ans, il n'a l'air de rien, c'est juste une petite frappe analphabète pas bien méchante. Là il vient d'écoper d'une peine de prison ferme et le voilà derrière les barreaux. Ah l'univers carcéral, ses clans, son code, ses trafics... où le dernier arrivé est jaugé, testé. A la centrale de Brécourt règnent principalement les Corses et les Musulmans ; curieusement ce sont les Corses qui les premiers lui mettent la main dessus, l'enrôlant de force. Il devient leur larbin et sait peu à peu gagner la confiance du parrain. Il est malin Malik, apprend vite et s'il a l'air de se soumettre, c'est pour mieux développer son propre trafic hors les murs et se faire accepter par les Musulmans. En 6 ans le petit malfrat se métamorphose, il est entré jeune délinquant, il ressort caïd.
Telle est l'histoire du "Prophète" de J. Audiard, brute et sans concession, une histoire d'initiation. Un traitement réaliste sans fioriture et une interprétation remarquable. Largement de quoi entrer dans l'Histoire du cinéma.
mardi 27 octobre 2009
"Dracula l'Immortel" de D. Stoker et I. Holt (Michel Lafon)
Donner une suite à un classique est plutôt risqué, les fans trouvent souvent à redire et pas toujours en bien. Cependant là je m'incline, B. Stoker ne se retournera pas dans sa tombe, sauf de joie peut-être à la lecture du roman de son arrière-petit-neveu D. Stoker, "Dracula l'Immortel".
Les héros ont 25 ans de plus et les terribles évènements qui se sont déroulés en Transylvanie ne les ont pas soudé à jamais bien au contraire. Chacun est parti vivre de son côté pour tenter d'oublier. Lord Godalming s'est retranché dans sa demeure. Le professeur Van Helsing est rentré dans son pays. Le Docteur Seward a sombré dans la morphine. Quant aux Harker, leur mariage s'est enlisé, seul leur amour pour Quincey leur fils leur permettre de vivre sous le même toit. C'est que Mina a gardé des traces bien trop visibles de sa rencontre avec Dracula, elle semble conserver une éternelle jeunesse. Quincey ne veut point suivre les traces de son père : son rêve, jouer sur les planches d'un théâtre, son idole, Basarab, le plus charismatique acteur du moment. Le rencontrer ne fait que renforcer sa détermination. Or le directeur du théâtre Lyceum, un certain B. Stoker, a écrit une nouvelle pièce, "Dracula". Qui aurait décidé de rompre le pacte de silence pour faire remonter le passé? D'autant que la mort semble frapper horriblement nos anciens compagnons avec des méthodes rappelant le grand maître des Ténèbres.
D. Stoker et I. Holt nous offrent ici une suite très sombre et désespérée. Personne n'en sortira heureux et indemne. Là c'est vraiment la fin. Et bonne idée, ils répondent à quelques questions laissées sans réponse dans le roman d'origine ( comment se sont rencontrées Mina et Lucy? Mina et Jonathan? les 3 prétendants de Lucy?) en tenant compte des notes de B. Stoker. Ils introduisent également quelques célèbres figures historique comme la comtesse Elisabeth Bathory, Jack l'Eventreur, le détective Frederick Abberline ou l'acteur John Barrymore entre autres. Oui un bel et digne hommage que voilà.
lundi 19 octobre 2009
"Boy A" de J. Crowley
Il a 24 ans et sort juste de prison pour un meurtre auquel il a participé enfant. Ce fait divers avait secoué tout le pays : 2 jeunes garçons assassinant une fillette d'à peu près leur âge. Lors du procès, il était identifié comme le "Boy A". Maintenant, une nouvelle vie s'ouvre à lui, mais le passé le hante toujours et le poids de la culpabilité est harassant. Heureusement il n'est pas seul, Terry, assistant social est là pour l'épauler : il lui trouve une nouvelle ville, un toit pour dormir, un travail. Il sera désormais Jack, qui sort bien de prison mais pour délit mineur (vol de voiture). Lentement, à tâtons, toujours sur le point de vaciller, il va peu à peu découvrir les émois du quotidien qu'il n'a pu vivre lors de son adolescence enfermée : les premiers sous gagnés, l'amitié, les tumultes de la nuit, l'amour... Terry est très fier de cette rédemption réussie, son travail c'est toute sa vie, d'ailleurs sa vie personnelle est un peu terne, il vit avec son fils (du même âge que Jack) qui aime bien s'enliser nuit et jour dans le canapé. Un fils qui aimerait bien que son père s'intéresse plus à lui et que ronge la jalousie. Aussi le jour où par hasard Jack devient un héros pour avoir sauver une petite fille, avec article élogieux dans le journal local...
"Boy A" est une petite merveille terriblement émouvante, tout en délicatesse, sur l'enfance meurtrie, la perte d'identité, la fragilité humaine et le pardon. Images magnifiques, interprétation parfaite, à voir absolument.
lundi 12 octobre 2009
"FlashForward" saison 1, épisodes 1 & 2
Durant 2 mn 17, le monde entier s'endort profondément. Au réveil, c'est la panique totale, et oui, toute vie mécanique s'est poursuivie, les avions se sont écrasés, les voitures ont filé droit devant... Le traumatisme est d'autant plus profond que (presque) chacun a eu une vision de son futur 6 mois plus tard, et connaître le futur peut fasciner comme effrayer. Mark Benford, agent du FBI, se voit en train d'enquêter sur ce black-out, c'est lui et son équipe que la série va suivre.
On connaît le début et ce qui devrait être la fin : mais ce 29 avril 2010 se déroulera-t-il vraiment comme dans les visions de chacun? Peut-on changer le futur? Sans oublier la petite touche fantastique : quel est cet être qui sur une vidéo n'est pas comme tous les autres, endormi?
Côté casting, plein de visages familiers venus entre autres de "Lost", "Urgences", et bien sûr le très séduisant J. Fiennes en agent du FBI tourmenté.
vendredi 9 octobre 2009
"Applaudis lorsque les morts s'animent" de Z. Kovacs (ILV Edition)
Amis de la sf, voici un nouveau venu, Z. Kovacs qui vient de publier son premier roman "Applaudis lorsque les morts s'animent". Il est jeune, de Toulouse et ouvert à toute critique. Il en redemande même. Difficile, ma culture sf est minimaliste.
D'abord son bouquin en tant qu'objet. Un format "empochable" et une couverture séduisante, en noir et blanc, très underground et fidèle à l'atmosphère dans laquelle l'histoire nous plonge. Ne pas hésiter à le retourner, la photo prendra un autre sens.
Le récit maintenant : c'est une plongée dans les bas-fonds d'une ville, à la rencontre de sa faune étrange. On a plus envie de rester dans les hauteurs car en bas, l'environnement est franchement glauque et violent. Ben vi, le futur est plutôt moche. L'homme a été contaminé par un virus, ce virus le transforme en zombie. Les zones encore saines sont protégées par des filets. L'homme n'a plus grand chose de naturel non plus, son corps est implanté de programmes informatiques, plus t'es riche, plus sophistiqués sont les programmes. Et c'est pour quand ce monde meilleur?
Z. Kovacs apprécient modérément les comparaisons, cependant un tas d'images jaillissent à l'esprit : de "Blade Runner" pour l'ambiance sombre et enfumée des rues (d'ailleurs le nom d'un des perso lui rend hommage), et plus recemment de "District 9" et de "La Lignée" pour le chaos et l'impression de no futur. C'est preuve qu'un style particulier se dégage de ce récit, souligné notamment par une brochette de néologismes tout droit dirait-on venus du futur et parfaitement compréhensibles.
mardi 6 octobre 2009
"L'affaire de Road Hill House" de K. Summerscale (10/18)
En juin 1860 s'est déroulée en Angleterre une affaire criminelle qui a secoué tout le pays : le meurtre d'un enfant de la bonne société, Saville Kent, 4 ans, au sein même de la maison familiale. A l'époque ce fait divers fit couler beaucoup d'encre, pas seulement dans les journaux, dans le milieu littéraire également où le genre policier voyait le jour.
K. Summerscale qui a notamment travaillé pour l' "Independant" et le "Daily Telegraph", s'est longuement plongée dans les archives pour nous offrir maintenant "L'affaire de Road Hill House". Elle nous présente plus que les faits, elle dépeint aussi toute la société victorienne et nous ouvre les coulisses d'une grande maison, exposant au grand jour son linge sale. Et elle met en avant un nouveau type de personnage promu à un bel avenir : le détective. Ici Jack Wicher, membre de la nouvelle section d'investigation de Scotland Yard, et qui va par ailleurs inspirer le sergent Cuff de la "Pierre de lune" de W. Collins.
"L'affaire de Road Hill House" est très intéressant pour son parallélisme entre histoire vraie et histoire littéraire, en revanche, côté suspense, cela manque un peu de palpitant. Plutôt à lire avec une tasse de thé qu'avec un whisky sec.
jeudi 24 septembre 2009
"La lignée" de G. del Toro et C. Hogan (Presses de la Cité)
mardi 22 septembre 2009
"Night train" de B. King
A quelques jours de Noêl se déroule dans un train de nuit un conte mais pour adulte. C'est un train du style Orient Express, en moins luxueux mais avec son petit air vieillot, son wagon restaurant, son wagon salon, ses cabines couchettes et son chef. Lors d'un arrêt monte un homme, sans billet, qu'importe, y'a de la place, ce n'est pas le monde qui se bouscule, pour le moment on a vu qu'un représentant en assurance bien éméché, une jeune étudiante en médecine, une vieille dame à son chien-chien et 2 touristes asiatiques.
Ce nouvel arrivant monte dans le wagon du représentant et de la jeune fille et meurt d'une overdose de médicament et d'alcool. Or il tient dans ses mains une étrange boîte en bois. La curiosité étant un vilain défaut bien connu, chacun y regarde à travers et cherche à la convoiter. La nuit tranquille se transforme alors en une espèce de compétition à qui aura la boîte au trésor (plutôt une boîte de Pandore), chacun révélera son vrai visage et on apprendra qu'il vaut mieux se méfier de la blondeur angélique.
Huis-clos donc, avec de très jolies images façon conte de Noêl et notamment une scène de découpage de corps à la fois drôle et horrifique.
mardi 15 septembre 2009
"Public enemies" de M. Mann
mercredi 9 septembre 2009
"Vendetta" de R. J. Ellory (Sonatine)
Décidément je suis une fidèle des éditions Sonatine. Encore un thriller dévoré en quelques heures nocturnes : "Vendetta", le deuxième roman traduit de R. J. Ellory.
Tître évocateur, l'auteur nous amène dans le milieu. Ernesto Perez, malgré ses origines cubaines, s'est fait une solide réputation de tueurs à gages au service de la Cosa Nostra. Pour l'heure, c'est en Louisiane qu'il oeuvre, point d'assassinat mais l'enlèvement de la fille du sénateur Charles Ducane. Surprise, il se livre lui-même au FBI et marchande : il révélera le lieu de détention de sa captive en échange de quelques séances de confession avec la personne de son choix, Ray Hartman, un enfant du pays parti vivre à New-York. Pourquoi cet homme-là? Personne ne sait, encore moins l'intéressé. Et c'est tout un pan de l'histoire de la mafia qui nous est compté. Ernesto Perez est détestable et dangereux, mais il fascine : il se voue corps et âme pour une famille qui n'est pas la sienne, qui ne le vengera pas en raison de ses origines étrangères, mais le jour où il fonde un véritable foyer, le mot famille prend tout son sens. A laquelle rester fidèle?
R. J. Ellory alterne moment de confession et action présente, ne pas oublier que la vie d'une personne est en jeu pendant qu'Ernesto Perez prend un tranquille et vicieux plaisir à raconter sa vie. Bien sûr, on s'en doute vite, passé et présent sont intimement liés, mais la lecture n'en est pas moins captivante jusqu'aux dernières pages.
vendredi 4 septembre 2009
"The hurt locker" de K. Bigelow
"The hurt locker" marque le grand retour de K. Bigelow dans les salles obscures. Ne comprenant pas grand chose à la diplomatie internationale, le film de guerre n'est pas mon genre préféré, mais là y'a de quoi rester scotché au fauteuil. L'action se déroule en Irak, et nous suivons une unité de démineurs menée par le sergent William James, une espèce de casse-cou accro à l'adrénaline.
C'est traité de manière extrèmement réaliste (mais pas brouillonne façon reportage caméra à l'épaule, et donc chaotique), les 4 caméras filmant en simultanée nous plongent au coeur de l'action, dans la chaleur infernale d'un Bagdad dévasté, du désert, dans le suspense d'un boum imminent. Et la bande son est impressionnante : dans le lourd silence de l'attente, le mondre bruit est amplifié et joue avec les nerfs.
"The hurt locker" parle de la guerre d'Irak, mais sans théorie sur la présence américaine dans ce conflit, sans propos moralisatuer sur le bien et le mal, il s'attache essentiellement à montrer des hommes largués en pleine chaos, frôlant la mort à chaque instant.
Retour réussi Mme Bigelow!
jeudi 3 septembre 2009
"Le chant du bourreau" de N. Mailer (R. Laffont)
mardi 1 septembre 2009
"Antichrist" de L. Von Triers
lundi 24 août 2009
"Inglorious Basterds" de Q. Tarentino
Cool, l'attente a pris fin, j'ai enfin vu le dernier Tarentino, le si attendu "Inglorious Basterds". Belle déclaration d'amour au cinéma, à tous les cinémas, avec un casting international (la règle étant de choisir un acteur collant à la nationalité de son personnage), et un hommage à plusieurs genres, le film de guerre, d'espionnage et surtout le western.
"Inglorious Basterds" est une uchronie : point de départ la France durant la 2de Guerre Mondiale, point d'arrivée la fin du conflit, avec pour chemin la traque du nazi par une bande de soldats américains tous plus dingues et bouchers les uns que les autres.
La séquence d'introduction, 20 minutes de grand cinéma, un moment d'anthologie, hommage au western, sous la partition d'Ennio Morricone. La ferme remplace le ranch. Une famille, un père et ses 3 ravissantes filles. Un cadre champêtre paisible où débarquent un colonnel SS et ses sous-fîfres. C'est le tristement célèbre Hans Landa, le "chasseur de juifs" qui soupçonne le fermier d'abriter la famille Dreyfus. A raison d'ailleurs. L'échange entre les 2 hommes est un véritable duel, très courtois en apparence, avec moult formules de politesse et compliments, pas un mot plus fort que l'autre, mais les regards ne trompent pas, l'un sait qu'il ne s'est pas déplacé pour rien, l'autre sait qu'il va craquer et que tout va finir en concert de mitraillette. On pense inévitablement à l'ouverture d"Il était une fois dans l'Ouest".
Hommage au 7ème Art aussi : aux grands réalisateurs et aux films d'époque dans le jeu du "qui suis-je?" se déroulant dans la taverne où sont censés se rencontrer les Basterds et leur contact espion. Et surtout hommage par le décor : l'action clef du film doit se dérouler dans un petit cinéma de quartier, lors d'une avant-première à laquelle toute la crème nazie assistera.
Sinon on retrouve dans "Inglorious Basterds" tout ce qu'on aime chez Q. Tarentino : découpage du film en chapîtres, flashback, longs dialogues, scènes d'action orchestrées comme un ballet. Et la musique, beaucoup moins rock que d'habitude (à part le morceau "Putting out the fire" de D. Bowie), notre enfant terrible du cinéma est allé déterrer des morceaux préexistants d'E. Morricone entre autres.
On est trop content de retrouver Q. Tarentino, mais "Inglorious Basterds" n'a pas l'impact qu'a pu avoir à l'époque "Reservoir dogs", "Pulp fiction" ou "Kill Bill".
mardi 18 août 2009
"District 9" de N. Blomkamp
vendredi 14 août 2009
"Les miroirs de l'esprit" de N. Spinrad (Folio)
mardi 4 août 2009
"Guignol's band I et II" de Céline (Folio)
vendredi 31 juillet 2009
"The Philanthropist" saison 1 épisodes 1 & 2
mardi 14 juillet 2009
"Le monde de Misaki T1" de Y. Iwahara (Delcourt)
lundi 13 juillet 2009
"L'attaque du métro 123" de T. Scott
vendredi 10 juillet 2009
"Coraline" d'H. Selick
lundi 6 juillet 2009
"L'âge de glace 3 Le temps des dinosaures" de C. Saldanha
vendredi 3 juillet 2009
"State of play" de K. McDonald
lundi 29 juin 2009
"Transformers" de M. Bay, le 1 et le 2
mercredi 24 juin 2009
"Le cercle du silence" de D. Hepburn
vendredi 12 juin 2009
"The Eternal" de Sonic Youth
mercredi 10 juin 2009
"The E.N.D" de Black Eyed Peas
lundi 8 juin 2009
"Le verdict du plomb" de M. Connelly
vendredi 5 juin 2009
"Anges et Démons" de R. Howard
jeudi 4 juin 2009
"Battle for the sun" de Placebo
mardi 2 juin 2009
"Au-delà du mal" de S. Stevens (Sonatine)
jeudi 28 mai 2009
"The High End of Low" de Marilyn Manson
Retour de mon espèce d'épouvantail préféré, Marilyn Manson. 40 ans l'énergumène maintenant, et pas mal d'albums pour faire peur aux mamans, fasciner les ados goths et régaler certains fans de musique qui déménage. Voilà le nouveau, "The High End of Low", bonne nouvelle son vieux pote Twiggy Ramirez a réintégré le groupe.
La voix est toujours aussi pénétrante, l'ambiance sombre, et les morceaux tour à tour lents comme des balades nostalgiques, puissants comme des appels à la revendication, rythmés avec des influences rock et électro. Moins de sophistication, plus de simplicité, Marilyn Manson semble s'assagir, l'homme sous la couche de maquillage se dévoile, et c'est émouvant. Mention spéciale à "Four Rusted Horses", à "Arma-goddamn-motherfuckin-geddon" et au CD bonus.
mardi 26 mai 2009
"Two lovers" de J. Gray (2008)
vendredi 22 mai 2009
"Seul le silence" de R. J. Ellory (Sonatine)
dimanche 17 mai 2009
"La route" de C. McCarthy (Point Seuil)
jeudi 14 mai 2009
"Gran Torino" de C. Eastwood
mercredi 13 mai 2009
"Le Prédicateur" de C. Läckberg (Actes Sud)
mardi 12 mai 2009
"Star Trek" de J. J. Abrams
Replongée en pleine adolescence avec le "Star Trek" de J. J. Abrams. De quoi être comblé. C'est à la mode de revenir aux sources, de répondre aux questions essentielles sur l'origine des héros.
Le film débute avec la naissance mouvementée de James T. Kirk au sacrifice de son père et sa jeunesse tumultueuse : le futur capitaine de l'Enterprise est une tête brulée, qui se la joue "Fureur de vivre". Pour canaliser cette énergie, un vieil ami de son père lui propose de s'engager dans Starfleet. Au cours de sa formation, il rencontre quelques têtes bien connues, et nous, nous sommes trop contents de les voir jeunes : la trop belle Uhura, le futur Dr McCoy. Les autres sont déjà à bord de l'Enterprise, J. Kirk les retrouve pour sa première mission : Sulu, Chekov et bien sûr Spock.
Ah Spock (mon chouchou), torturé par ses origines moitié humaine, moitié vulcaine, son esprit si rationnel va quelque peu se heurter au tempérament impétueux de J. Kirk. Et vi, parfois les amitiés les plus sincères commencent par une bonne bagarre. C'est ce qui est attachant dans ce film : leur rencontre, leur opposition, leur apprentissage et la naissance de leur complicité.
Sinon on retrouve tous les bonheurs de la série : la téléportation, l'espace, les méchants, les créatures étranges, l'humour... avec des effets spéciaux dépoussiérants magnifiquement les films et séries de nos années de jeunesse.