jeudi 8 juillet 2010

"jPod" de D. Coupland (Au Diable Vauvert)

Vancouver, Neotronic Art, une société conceptrice de jeux vidéo. Tel est le nouveau décor du dernier roman traduit de D. Coupland, "jPod". Et nous voilà embarqués dans le sillage désordonné d'une bande de game-designers, dont tous les noms débutent par un "j", en pleine immersion chez les geeks.
Le narrateur Ethan Jarlewski est un univers à lui tout seul : il se débat tant bien que mal entre son boulot aux horaires farfelus, ses collègues tous plus que moins barges et ses parents un rien envahissants, plus enfants terribles qu'adultes responsables. S'ensuivent des scènes hilarantes, absurdes, où l'insignifiant prend des proportions abracadabrantes. De plus, D. Coupland se met lui même-en scène dans un personnage tentant de semer la zizanie au sein de l'équipe. Et pour ajouter un côté ludique, il parsème son roman d'intermèdes où le lecteur peut participer aux défis débiles que seuls des geeks peuvent se lancer entre eux.
"jPod" prouve une fois de plus que D. Coupland est un grand témoin de son temps, avec sa vision très acérée de la génération Internet. Son roman est jouissif, drôle, comme d'habitude.

vendredi 2 juillet 2010

"Limousines blanches et blondes platines" de D. Fante (13E note)

Bruno Dante (alias évident de Dan Fante) traverse une nouvelle passe : la publication de son premier manuscrit vient d'être retardée pour une durée indéterminée, autant dire qu'elle est tombée aux oubliettes, son patron le vire avec un chèque non signé et ses problèmes d'alcool ne vont pas s'arranger sans argent.
En parcourant les offres d'emploi il tombe sur une annonce de Dav-Ko, un de ses anciens employeurs à New-York. Pourquoi ne pas tenter sa chance même dans son misérable état? Le big boss, David Koffman se souvient de lui et lui fait une proposition en or : un boulot de "chauffeur en chef nourri logé blanchi", à condition de gérer ses amis alcool et cachets de substitution. En plus il aura du temps pour écrire. Et voilà Bruno plongé dans le monde du luxe au volant d'une limousine, dans la faune extravagante et superficielle du gratin d'Hollywood, à jongler entre écriture boulot bouteille et mésaventures diverses. Parfois il fait une belle rencontre, comme JC Smart, une vieille dame adorant sa petite fille top-model, son chat et la littérature, et cela pourrait bien donner un coup de pouce à sa carrière d'écrivain.
"Limousines blanches et blondes platines" sous ses airs de fiction en révèle beaucoup sur la vie chaotique d'un écrivain underground, tour à tour drôle et désespéré. Au fil du récit des références à son père (à noter en bonus 2 textes des plus intéressants par et sur Dan Fante), à  Hubert Selby Jr et Charles Bukowski, tous mes auteurs favoris, alors comment ne pas aimer ce roman?