mercredi 30 décembre 2009

"L'imaginarium du Docteur Parnassus" de T. Gilliam


C'est un peu du grand n'importe quoi le dernier film de T. Gilliam. D'accord la mort en plein tournage d'Heath Ledger n'a pas du arranger les choses, ont alors rejoint pour reprendre son personnage Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrel.
Le scénario est des plus confus. Si j'ai bien compris, un homme, le Docteur Parnassus, monte des spectacles dans son espèce de caravane de l'étrange. Apparemment il a des dons psychiques, qui pénètre dans sa roulotte découvre un monde imaginaire tout droit issu de son inconscient. Ce type étrange a aussi passé un pacte avec le diable : son immortalité contre sa fille Valentina dès qu'elle sera en âge de se marier. Or la demoiselle va sur ses 16 ans et les apparitions du diable commencent à se faire un peu trop fréquentes. Est-ce l'heure du pacte?
Bon, ce que j'ai aimé dans "L'imaginaire du Docteur Parnassus"? Les traversées du miroir et ses mondes oniriques. Tom Waits dans le rôle du diable. Et le délicieux visage de poupée de Lily Cole.

mardi 15 décembre 2009

"Breathless" de Yang Ik-june


Sang-hoon a la violence en lui, il frappe et insulte n'importe qui pour un rien. Son boulot, chef de bande travaillant pour un usurier, alors il cogne, ses collègues, les clients, des gens dans la rue, femme y compris. Il a une soeur qui élève seule son fils, un bambin dérorienté par l'absence paternelle. Et il a aussi un père qui sort de 15 ans de prison et qu'il refuse de voir, faut avouer qu'ils ont un lourd passif : enfant il l'a vu tuer à coup de couteau son autre soeur et sa mère mourir accidentellement. Un jour en crachant il atteint une lycéenne, Yeon-hee, cependant la demoiselle ne manque pas d'aplomb et ils s'insultent copieusement. Sa situation n'est guère joyeuse non plus, la violence, elle connait aussi, son petit frère se prend pour un caïd, la traite comme une moins que rien, et son père victime d'un blessure de guerre perd la tête depuis la mort de sa femme. Peu à peu ces 2 écorchés vifs vont se rapprocher, oh ce ne sera pas une romance avec rendez-vous galant et petit coeur partout, plutôt "j'ignore tes message mais sois là quand j'appelle petite conne". Au contact de la jeune fille, Sang-hoon retrouve un semblant de douceur et de paix. Mais peut-on changer et les autres vous le permettront-ils?
La première demie-heure de "Breathless" est laborieuse, voir quelqu'un frapper et injurier devient vite lassant. Cependant dès sa rencontre avec la lycéenne, le personnage prend de la profondeur, la violence est peu à peu expliquée et tout le reste peut se dérouler furieusement.

vendredi 4 décembre 2009

"The limits of control" de J. Jarmusch


Prêt pour une balade lancinante en Espagne? C'est là que nous entraîne le dernier film de mon bien aimé J. Jarmusch, "The limits of control", dans le sillage d'un lonesome cow-boy, un tueur en fait. Le personnage n'a pas de nom, les traits sculptés d'Isaac de Bankolé, les vêtements d'une gravure de mode et la démarche nonchalante du gars qui poursuit imperturbablement sa mission. Très évasive sa mission, à Madrid, Séville, dans un village andalou, il s'attable dans un café et commande 2 expressos (et non un double) jusqu'à ce qu'un ou une inconnue le rejoigne pour échanger une boîte d'allumettes. Entre 2 rendez-vous, il se perd dans la contemplation de tableaux au musée et pratique le yoga. Sinon il est très minimaliste, dans ses paroles, ses expressions, ses gestes et ne cède pas à la tentation si une jeune femme nue partage quelques jours avec lui. Sa mission et rien d'autre, pour la mener à bien, savoir se contrôler malgré les répétitions, les rencontres étranges et les conversations absurdes.
"The limits of control" est un road movie, très lent, qui nous plonge dans un rêve éveillé, accompagné de la musique hypnotique de Boris (révélation d'un groupe japonais à découvrir absolument). C'est le genre de film qui à chaque nouvelle vision dévoile davantage.

mardi 1 décembre 2009

"Paranormal activity" d'O. Peli


"Paranormal activity" fait tellement parler de lui que ma curiosité en a été chatouillée, et pourtant devant un écran, il n'existe pas de plus trouillarde que moi : genoux repliés au menton, main aux doigts écartés devant les yeux, heureusement j'ai la terreur muette. Vu la tête des spectateurs dans la bande-annonce, je m'attendais à la pire des angoisses. Le souhait d'O. Peli : «Ce que j’ai voulu faire, c’est réaliser un film qui symbolise la tendance du cinéma de genre de la génération actuelle, tout comme on a dit qu’après Psychose, on ne pourrait plus jamais prendre de douche, ou qu’après Les dents de la mer ou Open Water en eaux profondes, on ne pourrait plus nager dans la mer, ou encore qu’après Le projet Blair Witch, on ne pourrait plus camper dans les bois. Je me suis dit qu’on ne pouvait pas ne pas dormir dans sa maison. Par conséquent, si j’arrive à faire en sorte que les gens aient peur de se retrouver chez eux, j’aurai réussi mon coup.»
Et ben non, loupé cher monsieur, même pas peur un seul instant, et je ne pense pas m'être endurcie avec le temps.
Sinon au niveau de la forme c'est intéressant mais déjà vu, à la façon d'un reportage amateur, cadrage chaotique, hyper-réaliste, avec liberté d'improvisation pour les acteurs et tout le suspens en hors-champ. Rien de neuf ni de révolutionnaire.