lundi 1 novembre 2010

"L'homme inquiet" d'H. Mankell (Seuil)

Kurt Walander, cela fait des années que je suis ses enquêtes, ah combien de nuits blanches ai-je veillé à suivre ses investigations, à assister à ses joies, ses peines, ses colères,  ses doutes. Et maintenant, c'est fini, "L'homme inquiet" marque le dernier opus de sa vie. H. Mankell signe ici un de ses romans les plus émouvants. Sniff, sniff, sniff, à ce point oui.
Kurt Wallander a désormais la soixantaine, proche de sa fin de carrière. Il vit maintenant à la campagne, avec un chien, au moins un rêve de réalisé. Son diabète a empiré, son quotidien est rythmé par les piqures. Bien qu'il s'efforce à marcher le plus possible, il n'est pas à l'abri d'un malaise. Sa grande joie : il est grand-père, sa fille Linda partage sa vie avec un riche financier et vient de donner naissance à une petite Klara. Il se doit donc de rencontrer les beaux-parents : Hakan von Enke est ancien capitaine de frégate, sa femme Louise professeur . L'entente est plutôt bonne. Mais un jour Hakan disparait, et quelques temps plus tard Louise. En vacances, Kurt Wallander mène sa propre enquête, et elle va l'amener à voir du pays, à la rencontre de ceux qui étaient proches du couple.
Voilà qui est inhabituel, Wallander sur une affaire en dehors de ses obligations professionnelles. Faut avouer qu'il est une peu mis à l'écart pour l'heure, une négligence étonnante de sa part (il a oublié son arme dans un restaurant) et on lui conseille de rattraper ses retards de congé. Là commence à planer une ombre inquiétante : il est sujet à des oublis. Difficile de se l'avouer à soi-même, difficile de consulter un médecin, mais oui à 60 ans c'est la vieillesse qui commence à s'emparer de soi.
"L'homme inquiet", c'est comme le testament d'un homme au crépuscule de son existence. Il revoit certains évènements de sa vie, tous les lecteurs fan de Wallander verront des allusions à ses enquêtes passées, et lui se souvient des amis qu'il a perdu, des femmes qu'il a aimé. Le passage où Baïba revient le voir est un des moments les plus émouvants du roman, leur dernière nuit ensemble, à discuter, à s'endormir chacun son tour, à veiller l'un sur l'autre jusqu'au départ sans adieu, c'est d'une beauté à pleurer.
H. Mankell ne pouvait faire plus bel hommage à un de ses personnages. C'est lent, triste et poignant, adieu cher Kurt Wallander, que tes dernières années soient douces, à regarder grandir ta petite Klara.

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