lundi 15 mars 2010

"Les visages" de J. Kellerman (Sonatine)

Le talent est parfois héréditaire, et quand on est la descendance de Faye (dont je ne connais pas encore les écrits) et Jonathan (dont j'adore certains thrillers) Kellerman, on est attendu au tournant. Voilà donc "Les visages" et c'est palpitant du début à la fin.
Ethan Muller est galeriste, ses préférences, l'art brut. Issu d'une famille de bâtisseur d'empire, donc fort riche, ses relations avec son père ne se font que par l'intermédiaire d'un domestique, Tony, qui un jour lui présente les dessins d'un certain Victor Cracke, disparu semble-t-il de la circulation. Coup de foudre pour ces dessins, une expo est immédiatement organisée, les critiques sont élogieuses, les zéros s'accumulent sur les chèques, tout va pour le mieux dans le monde fermé des arts. Mais ces oeuvres éveillent la mémoire d'un policier à la retraite et mourant, certains visages dessinés seraient les portraits d'enfants disparus plusieurs années auparavant. Ethan Muller va donc se lancer à la recherche de l'artiste, mais c'est comme poursuivre une fantôme.
En parallèle est comptée l'histoire de la famille d'Ethan Muller, de ses ancêtres, de leur arrivée dans le Nouveau Monde, de leur difficile et prodigieuse ascension sociale. Pas de grand renversement de situation, tout est doucement distillé au fil des pages, mais la surprise n'en est pas moins là au terme de ce fabuleux thriller. Cela peut étrangement faire penser aux premiers romans de P. Auster (du temps de "Moon Palace" ou du "Léviathan) : ce n'est pas qu'un thriller dans un milieu chic et élégant, c'est aussi toute la saga d'une famille.

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