jeudi 30 avril 2009

"Le rasoir d'Ockham" d'H. Loevenbruck


Voilà de quoi passer quelques heures pluvieuses, au chaud sous 3 couettes, le premier tome de la nouvelle trilogie d'H. Loevenbruck, "Le rasoir d'Ockham". Du pur divertissement, un style très simplet et cinématographique.
Et c'est qui Ockham? De son prénom Guillaume, ce monsieur était un frère franciscain qui a développé un principe (le rasoir d'Ockham) selon lequel "les entités ne doivent pas être multipliées par-delà ce qui est nécessaire", en clair il vaut mieux favoriser l'hypothèse la plus simple. Pour la petite histoire, U. Eco s'en est inspiré pour son personnage de Guillaume de Baskerville dans "Le nom de la rose".
C'est ce principe que s'efforce d'appliquer Ari Mackenzie, un flic un peu en marge : il est aux RG ce que Fox Mulder était au FBI, un électron libre, sauf que ses affaires non classées à lui sont l'étude des sectes.
Ari reçoit un jour un appel à l'aide d'un vieil ami de son père. Trop tard, il le retrouve assassiné d'une atroce manière. Son enquête le conduit à un manuscrit écrit par un maître d'oeuvre du XIII° siècle, Villard de Honnecourt. Tout se précipite quand d'autres corps ayant subit le même mode opératoire sont découverts. Il faudrait donc traquer un tueur en série? Ari va devoir revoir ses cours d'histoire médiévale, lutter contre sa hiérarchie, jouer en solo, compter sur ses relations et ex-petites amies, et pas mal voyager dans toute la France et en Europe, ouf. Une espèce de Jason Bourne à la française en somme.

lundi 27 avril 2009

"Carnivale" saison 1, épisodes 1-3

"Avant le Commencement, après la grande guerre entre le Paradis et l'Enfer, Dieu créa la Terre et la donna au singe habile appelé homme. A chaque génération naissaient une créature de lumière et une créature de l'ombre. De grandes armées s'affrontaient alors dans le conflit ancestral entre le bien et le mal. C'était une époque de magie, de noblesse et de cruauté inimaginable. Ainsi était le monde. Jusqu'au jour où un faux soleil explosa au-dessus de Trinity et où l'homme troqua à jamais l'émerveillement contre la raison."
Ainsi débute "Carnivale", tout un programme pour une série datant de 2003, malheureusement stoppée pour raison financière au bout de 2 saisons. L'histoire : l'éternelle lutte du Bien contre le Mal, très couru comme sujet d'accord, mais replacée dans un certain contexte, avec des moyens techniques, le résultat est fabuleux.
Le Bien et le Mal sont incarnés par 2 hommes : Ben Hawkins, un jeune homme un peu sauvage et Frère Justin Crowe, un fana de Dieu. L'un est itinérant, le hasard le met sur la route d'une foire ambulante, l'autre prêche dans une petite ville, gagnant de jour en jour plus de fidèles. L'un et l'autre se voit en rêves. Leur terrain de jeu? Le Middle West en pleine période de Grande Dépression. Tout autour d'eux gravite une pléiade de personnages haut en couleur : les phénomènes de foire, les miséreux en quête d'espoir, les notables assoiffés de respectabilité. Du mystique... et du fantastique, Dieu y met du sien, le Diable s'en mèle. Des miracles, des authentiques, d'autres un tantinet trafiqués.
Et le tout est conté par des images d'une précision et d'une esthétique renversantes : les décors et les costumes poussiéreux feraient presque transpirer, les messes frénétiques donnent envie de se cacher sous les bancs, mais on donnerait bien un coup de main dans les coulisses de cette foire.

dimanche 26 avril 2009

"L'interprétation des meurtres" de J. Rubenfeld


New-York, 1909. Débarquent d'Europe S. Freud et ses disciples C. Jung et S. Ferenczi, en vue d'une série de conférences pour présenter leurs théories, encore inconnues du Nouveau Monde. L'Histoire s'efface vite devant la fiction : il semble qu'un assassin en veuillent aux jeunes filles de la bonne société. Une des victimes en réchappe, frappée d'amnésie, voilà un cas bien intéressant pour notre psy : se sachant indisponible, il confie le cas à S. Younger, jeune docteur venu l'accueillir (et narrateur).
L'intrigue n'est pas des plus haletantes et son explication est quelque peu tortueuse, cependant cela se lit bien et d'une seule traite. L'interêt réside dans la reconstitution historique : la ville de New-York en plein essor industriel est décrite avec une extrème minutie, on sent un grand travail de documentation. Puis dans les relations entre les personnages historiques (on devine des tensions entre Freud le maître et Jung l'élève) et fictifs (l'enquête permet d'exposer certains concepts psy de base). Néamoins dans le même genre, cela ne vaut pas "L'aliéniste" de C. Carr.

mercredi 22 avril 2009

"Kings" saison 1, pilote

"Kings", la petite dernière de chez NBC, réinterprête quelques pages de la Bible, plus précisément le livre de Samuel où est relaté le combat de David contre Goliath. Pour les ignorants en matière religieuse (comme moi), petit résumé des faits (si j'ai bien saisi) : David était berger, il est entré au service du roi Saül, a épousé la jolie princesse et après être tombé en disgrâce, il s'est enfui dans le royaume voisin pour servir un autre roi, tout ça pour finalement devenir roi à la mort de Saül, ouf! Bref, une histoire de pouvoir avec tous les moyens légitimes ou non pour y accéder.
Dans "Kings", tout cela est transposé dans un univers moderne. Le royaume se nomme Gilboa, sa capitale Shiloh et son roi Silas. David est un jeune soldat dans l'armée combattant le royaume voisin, Gath. Par hasard, il sauve la vie du prince Jack. En récompense le roi lui offre un poste important au sein de son état-major... le reste se calque sur le texte biblique.
Il faut bien un pilote de 80 mn pour tout installer, mais c'est une réussite. Les décors sont splendides et d'une grande recherche : la cours du roi est une salle aux lignes design et épurées, aménagée comme un amphithéâtre, pas de trône mais des gradins et une immense table éclairés par une gigantesque baie vitrée donnant sur un fleuve. Et donner à Ian McShane le rôle du roi Silas, pas meilleur choix : sa prestance, son regard pénétrant, sa voix basse et inquiétante, mieux vaut se soumettre. Oui, début de saison prometteur pour "Kings".

mardi 21 avril 2009

"Traité de vampirologie..." d'E. Brasey (Pré au Clerc)


Spécialiste des vampires, vous n'apprendez pas grand-chose avec le dernier ouvrage d'E. Brasey, mais l'objet est tellement séduisant qu'il en vaut le détour.
Format livre de poche avec une belle épaisseur, son design est magnifique. La couverture fait songer à celle d'un grimoire, on s'attend presque à voir de la poussière s'élever des pages tournées, à éternuer. Le papier est épais et la tranche irrégulière semble avoir été coupée à la main. L'intérieur est richement illustré de gravures et de motifs ornementaux.
L'idée de départ ne peut qu'attirer : au hasard d'un voyage à Amsterdam, E. Brasey aurait découvert un ouvrage de l'illustre Dr A. Van Helsing dans une librairie, ceci en serait la traduction.
Le contenu est des plus classiques : des chapitres sur l'origine, la physiologie et la psychopathologie du vampire, avec des extraits de quelques textes fondamentaux sur le sujet (notamment le traité de Dom Augustin Calmet encore disponible). Rien de bien nouveau pour les connaisseurs, mais l'objet ornera joliment la bibliothèque.

lundi 20 avril 2009

Les manuscrits de "Madame Bovary"

Accessibles désormais à tous, les manuscrits de "Madame Bovary" de G. Flaubert sont visibles sur le Net. Ce classique en a sûrement fait bailler plus d'un sur les bancs du lycée, moi la première, mais tout amoureux de la littérature ne peut que s'émouvoir à la vue de cette écriture montante, de ces ratures ô combien nombreuses et nerveuses, un passage semble parfois correspondre à plusieurs pages de manuscrit. Quel bagnard de l'écriture!

Avec les nouvelles technologies, c'est un peu fini le temps de la plume et du papier, plus de manuscrit pour voir la sueur spirituelle, les heures fiévreuses à chercher un mot, une expression, une tournure de phrase... Mille fois dommage.

samedi 18 avril 2009

"Le Suédois" de C. Gaultier (Futuropolis)


Futuropolis livre une fois de plus une petite merveille, le dernier album de C. Gaultier "Le Suédois". De lui, j'avais adoré "Kuklos" et "Banquise", après j'avais un peu délaissé ses travaux suivants. Là il travaille tout seul, pas de scénariste, il adapte "Blue Hotel", un roman de S. Crane. Bonne nouvelle, c'est un one-shot. Unité de lieu, la ville de Norfolk dans le Nebraska. Unité de temps : une soirée d'hiver balayée par le blizzard. Au milieu de cette nuit glaciale seules émergent les fenêtres allumées d'un hôtel et celles d'un train. En débarquent 4 hommes, un Irlandais et son fils, un cow-boy et un Suédois. Tous se réfugient dans l'hôtel. La soirée sera quelque peu agitée et il n'est pas dit que tous reverront un lever de soleil. C'est donc un huis-clos, et le dessin le rend encore plus angoissant, avec une pointe de fantastique : un trait de crayon rude, une unité de couleur (décor extérieur en bleu-gris sombre, intérieur en rouge ou brun) et des cadrages très serrés. Cela peut faire penser à un western (le train amenant les étrangers, le saloon, les cartes, la bagarre)... mais aussi à un récit fantastique (l'hôtel et ses allures de maison hantée, le mystérieux personnages du Suédois refusant de se dévoiler).

mercredi 15 avril 2009

"Frost/Nixon" de R. Howard


Au départ une pièce de théâtre de P. Morgan, "Frost/Nixon" est désormais une adaptation cinématographique signée R. Howard. Et bien le monsieur surprend, le film est passionnant, et il a eu la bonne idée de reprendre les comédiens d'origine, Michael Sheen et Frank Langella, ces 2 là sont sidérants.
Pour les nuls en histoire comme moi, nous sommes en 1977, R. Nixon rêve de jours meilleurs après sa démission et D. Frost est l'animateur du moment, mais le divertissement ne lui suffit plus. Son ambition : interviewer le Président déchu et lui faire publiquement reconnaître ses erreurs. Un projet pareil est fort coûteux et n'enthousiasme pas les chaînes de télévision. Il va donner de sa personne et de sa poche, cela prendra du temps mais il va les faire ces entretiens. Il va souffrir aussi face à R. Nixon : le bonhomme semble posé, ses réponses sont interminables et anecdotiques, il sait contourner les questions fâcheuses, pas facile de lui couper la parole. Mais si pendant longtemps D. Frost semble dépassé par ce flôt de paroles, d'autant que dans l'ombre des projecteurs ses collaborateurs le pressent, le stressent, il parvient à ses fins.
Le dernier regard échangé entre les 2 hommes est un de moments les plus forts en tension dramatique . R. Nixon du fond de sa voiture lève les yeux vers D. Frost debout derrière une fenêtre : le présentateur sait qu'il a vaincu le Président, tout le monde autour de lui saute de joie, mais avoir mis à nu et brisé un tel homme, qui en a une terrible conscience, c'est une victoire bien lourde a assumer sur le moment.
Le film est monté comme un reportage sur les coulisses d'une émission : présentation du sujet, mise en oeuvre du projet, les étapes de la réalisation, la réalisation, le tout entrecoupé de commentaires des différents protagonistes. Même pour ceux que la politique ennuie ou laisse perplexe, c'est très bien mené, la reconstitution des années 70 est minutieuse, et les 2 heures filent comme un éclair.

lundi 13 avril 2009

"Mort... ou presque" de P. James (Pocket)


" Mort... presque" est le troisième thriller de P. James où on retrouve avec plaisir le commissaire Roy Grace et son ami Glenn Branson. Cela débute bien pour l'un (Roy vit une nouvelle love story avec Cleo la légiste) et mal pour l'autre (la femme de Glenn vient de le mettre à la porte). C'est ce que j'aime chez P. James, toujours très proche de ses personnages principaux qu'on voit évoluer dans leur vie active comme dans leur intimité. Le travail justement va quelque peu les détourner de leurs préoccupations personnelles : la jeune femme de Brian Bishop, un homme d'affaires, vient d'être assassinée. Suit une autre victime, justement en lien (intime?) avec lui. Brian Bishop est en bien mauvaise posture, plus il clame son innocence plus les preuves sont contre lui.
L'intéressant dans ce roman c'est le suivi de l'enquête, de jour en jour, d'heure en heure, depuis la constitution de l'équipe, la collecte et l'analyse des preuves souvent ralenties par les procédures administratives, aux premiers interrogatoires du suspect.
C'est prenant, P. James sait comment faire tenir en haleine, néamoins il y manque l'humour noir de son premier thriller "Comme une tombe", une découverte à l'époque.

"X-Men Origins Wolverine" de G. Hood


Un super-héros, on se demande toujours d'où il vient, s'il est né ainsi, s'il l'est devenu, quelles sont ses origines, parce que les exploits c'est bien beau mais les voir ne suffit pas, le simple humain est curieux de nature. Ben maintenant avec le dernier film de G. Hood "X-Men Origins" on sait tout sur Wolverine, de petit garçon jusqu'à la trilogie X-Men version ciné.
On y rencontre plein d'autres mutants à leurs débuts, certains familiers (Cyclope), d'autres nouveaux (Deadpool, Blob), on a même droit à une apparition du professeur Xavier venu recruter pour son école. Et y'a aussi une histoire d'amour : las des guerres et de la violence, Logan se réfugie au fin fond du Canada, tombe amoureux d'une institutrice et devient bûcheron. Mais le loup sort forcément du bois...
Le film est distrayant sans plus, sympa pour un jour ou une nuit de pluie. A noter cependant la présence très animale de Liev Schreiber (en Victor Creed) et celle de Wil.I.A.M (en John Wraith).


jeudi 9 avril 2009

"Biomega 1" de T. Nihei

Voici un très beau manga de sf, par le créateur de la série "Blame".
Loin dans le futur, l'homme a enfin posé un pied sur Mars. Sans succès visiblement. 7 siècles s'écoulent. En 3005 une mission de recherche y retourne et c'est pas une réussite : elle ne trouve que des vestiges de leurs anciennes colonies, une femme des plus mystérieuses et sans le savoir un virus ; son retour est catastrophique, le virus se répand sur notre planète. Vive l'espace! 6 mois plus tard c'est pas la joie sur Terre : tout le monde s'est plus ou moins transformé en zombie, la fin de la civilisation est proche, il faut absolument trouver les rares personnes immunisées. Et c'est la mission de l'agent Zoichi Kanoe, au service de la Toa Industries, envoyé sur une île artificielle. Il a une moto surprenante, dotée d'une IA qui se matérialise sous les traits d'une belle jeune femme, et sa route va croiser tout un tas de personnages bizarres.
Le dessin est magnifique, un jeu de noir et blanc, l'un soulignant l'autre. Les bâtiments ont une architecture grandiose, sombre, tour à tour futuriste et médiévale. Très classe ce "Biomega", vite la suite.

mercredi 8 avril 2009

"Barb4ry"(2004) et "Battlefield"(2008) d'Ez3kiel


Ils sont français, de 3 ils sont passés à 4 et leur musique est inclassable. S'il faut vraiment donner une indication, imaginez un mélange de dub, d'électro, de trip-hop, et des collaborations avec des artistes pointus dans leur domaine dont je n'avais jamais entendu le nom. Sans oublier quelques incursions dans le hardcore et la noisy et sûrement autre. Bon c'est une néophyte qui parle, mais leurs morceaux sont à tomber par terre, tour à tour planants, envoûtants, puissants, ça chatouille les tympans, c'est trop bon. Un morceau chouchou : "The Montagues and the Capulets", magnifique reprise du "Roméo et Juliette" de S. Prokofiev.


Ball Papier
envoyé par Tiber57

"Wrong" de Depeche Mode (Sounds of the Universe" 2009)

I was born with the wrong sign
In the wrong house
With the wrong ascendancy
I took the wrong road
That led to the wrong tendencies
I was in the wrong place at the wrong time
For the wrong reason and the wrong rhyme
On the wrong day of the wrong week
I used the wrong method with the wrong technique
Wrong Wrong
There’s something wrong with me chemically
Something wrong with me inherently
The wrong mix in the wrong genes
I reached the wrong ends by the wrong means
It was the wrong planIn the wrong hands
With the wrong theory for the wrong man
The wrong lies, on the wrong vibes
The wrong questions with the wrong replies
Wrong Wrong
I was marching to the wrong drum
With the wrong scum
Pissing out the wrong energy
Using all the wrong lines
And the wrong signs
With the wrong intensity
I was on the wrong page of the wrong book
With the wrong rendition of the wrong hook
Made the wrong move, every wrong night
With the wrong tune played till it sounded right yeah
Wrong Wrong Too long Wrong
I was born with the wrong sign
In the wrong house
With the wrong ascendancy
I took the wrong road
That led to the wrong tendencies
I was in the wrong place at the wrong time
For the wrong reason and the wrong rhyme
On the wrong day of the wrong week
I used the wrong method with the wrong technique
Wrong



Petit aperçu du nouvel album de Depeche Mode. Le clip rappelle l'univers des Lynch père et fille, un univers sombre et désespéré, tout comme les paroles. Il a été réalisé par Patrick Daughters, auteur notamment d'une vidéo cauchemardesque pour Liars "Plaster Casts Of Everything".

Sinon "Sounds of the Universe" ne déçoit pas même si je préférais "Playing the angel": une voix toujours aussi posée, des arrangements soignés et des paroles à examiner de près.

mardi 7 avril 2009

"Régime sec" de D. Fante (13e note)

Oh un nouvel éditeur, 13e Note, avec une envie éditoriale des plus alléchantes : "En filigrane dans les nuages, les gueules cassées des bâtards de la Beat Generation, William Burroughs Junior, Dan Fante, Mark SaFranko, Tommy Trantino, Tony O’Neill et tous les autres, plus dénudés que des fils à haute tension (...) Nous avons les moyens de vous faire chanter. 13e Note Éditions ne fournit pas de protège-dents et assume toute responsabilité en cas de combustion cérébrale spontanée. Les vaisseaux de cristal fêlé vont décoller, veuillez détacher vos ceintures de chasteté."
Pour les fanas de littérature nord-américaine donc et d'écriture sans fioriture. Et l'objet fini est vraiment joli : un format entre poche et broché, une couverture sobre et monochrome, une photo sépia dans un encadrement médiator, clin d'oeil à son nom musical.
Parmi les premières publications, "Régime sec" de D. Fante, fils de, tout le monde le sait. Après quelques romans (parus chez Christian Bourgois), il s'essaye à la nouvelle, 8 ici, inspirées bien sûr de son quotidien. Bruno est chauffeur de taxi, et aussi écrivain aux penchants autodestructeurs, entre 2 apparts, 2 bouteilles et 2 cures de désintoxications. Dans son taxi il trimballe tout un tas de zigottos déjantés et de nanas névrosées, c'est L.A. avec son voile de pollution, de déchéance et de solitude. C'est fort, ça se lit peut-être une peu trop vite mais ça vaut le détour.

lundi 6 avril 2009

"I put a spell on you"

I put a spell on you
Because you're mine
I can't stand the things that you do
No, no, no, I ain't lyin'.
No I don't care if you don't want me
'Cause I'm yours, yours, yours anyhow
Yeah, I'm yours, yours, yours
I love you I love you I love you
I love you I love you I love you
Yeah! yeah! yeah! yeah...
I put a spell on you
Lord! lord! lord!...
'Cause you're mine, yeah
I can't stand the things that you do
When you're foolin' around
I don't care if you don't want me
'Cause I'm yours, yours, yours anyhow
Yeah, yours, yours, yours!
I can't stand your foolin' around
If I can't have you, no one will!
I love you, you, you!
I love you I love you I love you!
I love you, you, you!
I don't care if you don't want me
'Cause I'm yours, yours, yours anyhow.
Cette chanson m'accompagne depuis des années. En voici mes 3 versions préférées.

Screamin Jay Hawking bien sûr, découvert grace au "Stranger than Paradise" de J. Jarmusch.


Puis celle de Nick Cave, une version plus lancinante et planante.


Et enfin celle de Marilyn Manson, entendue pour ma première fois dans le "Lost Highway" de D. Lynch.


"Black snake moan" de C. Brewer (2007)

Rae (Christina Ricci) n'est pas la jeune fille la plus aimée de son bled : sulfureuse, provocante et nympho, elle retourne à ses vieux démons après le départ pour l'armée de son homme. Un soir de beuverie elle est jetée à moitié nue, couverte de bleus et inconsciente sur le bas côté de la route, juste à côté de la maison de Lazarus. Et 2 êtres que tout séparent vont ainsi se rencontrer. Lazarus a déjà beaucoup vécu, derrière lui une femme, les désillusions de l'amour et pas la force de recommencer une nouvelle histoire. Cet homme (magnifique Samuel L. Jakson) ramène chez lui en tout bien tout honneur cette écorchée de la vie pour la soigner, d'une manière un peu étrange il est vrai. Et apprivoiser Rae ne sera pas des plus aisés. A noter que Christina Ricci est fabuleuse et diablement sexy.
Et élément primordial dans ce film, auquel il doit son titre : le blues. "Black snake moan" est un morceau standard de Blind Lemon Jefferson. Cette musique est omniprésente : forte, émouvante, elle est pour beaucoup dans la rédemption des personnages.
C. Brewer nous offre là un très beau film indépendant qui malgré ces thèmes violents ne sombre pas dans le racolage et le mauvais goût.

vendredi 3 avril 2009

"Umbrella Academy 1" de G. Ba et G. Way

Il se passe des choses étranges sur Terre. 43 femmes enfantent sans aucun signe avant coureur de grossesse. Un savant riche et célèbre, Reginald Hargreeve recueille 7 de ces bébés au sein de son Umbrella Academy, et les élèvent pour en faire les futurs sauveurs du monde. Histoire de super-héros donc pris au berceau. Y'a Superboy, le chef ; Kraken, le rebelle ; Seance, le bizarre ; Horror, le monstrueux ; Rumor, qui énonce des phrases qui deviennent vraies en changeant la réalité ; Numéro five, un tout jeune mais redoutable adversaire et Vanya, celle qui n’arrive pas à devenir spéciale. On suit leurs exploits au fil des années, pas forcément dans un ordre chronologique. Et ces aller-retours dans le temps permettent de combler les vides. Car la "famille" n'est pas restée unie, chacun est parti de son côté, mais à la mort du patriarche, tous se retrouvent autours de son cercueil.
Ambiance rétro-futuriste, où l'on croise notamment un Gustav Eiffel devenu dingue, sans oublier sa Tour transformée en engin spatial. Et d'autres personnages tout aussi déjantés. Fort divertissant ce nouveau comic.