jeudi 14 mai 2009

"Gran Torino" de C. Eastwood


La Gran Torino, c'est le modèle que Ford sortit en 1972. Walt Kowalski en a une, et il la chérit plus que tout. Il ne lui reste que cela d'ailleurs, sa femme vient de mourir et ses enfants vivent loin. A la retraite, il n'aspire qu'à une vie tranquille et c'est vrai qu'on a plutôt envie de lui foutre la paix : ancien soldat, il a gardé de ses années de combat un racisme primaire et un caractère de cochon aigri. Et son quartier n'aide pas à l'adoucir, ses proches voisins, une famille d'asiatiques.
Bien involontairement, alors qu'il voulait juste défendre son territoire (sa pelouse en fait), il fait fuir un gang venu enrôler Thao le fils d'à côté et devient aux yeux de tous un héros, un dieu même. En remerciement, l'ado se met à son service. Et miracle, Walt Kowalski s'ouvre peu à peu, laissant tomber son masque de sale con sans pour autant devenir un papi gâteau. Il retrouve plutôt son instinct de soldat, ressort la grande artillerie et élabore un plan de risposte devant l'ennemi, la guerre à mener est désormais juste sous ses fenêtres, dans les rues de son quartier.
"Gran Torino" est différent de ses derniers films, plus sombre et violent. C. Eastwood a mis dans W. Kowalski un peu de ses personnages fétiches : il hérite de l'inspecteur Harry son côté justicier et de l'entraineur Frankie Dunn son rôle de protecteur et formateur. La fin est très lucide, ça sent le testament, j'espère cependant que C. Eastwood nous offrira encore quelques grands moments de cinéma dont il a le secret.

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