mercredi 4 mars 2009

"Morse" de T. Alfredson

Voilà une petite merveille, elle vient du Nord, de la Suède, c'est le "Morse" de T. Alfredson.
Au premier abord, tout semble morne et tranquille dans ce quartier populaire enfoui sous la neige : l'école, les jeux cruels entre ados, les adultes désoeuvrés au bar. La chronique se centre sur Oskar, un blondinet à la peau diaphane, renfermé, solitaire, souffre-douleur des autres, et un peu bizarre : il marmonne des phrases inquiétantes et cache dans sa poche un grand couteau. Tiens, des nouveaux venus dans l'immeuble, un père et sa fille Eli, pas très sociables d'ailleurs. Oskar est attiré par Eli et son étrangeté, le froid ne semble pas l'atteindre et il ne la voit que la nuit tombée.
Peu à peu, le malaise s'installe et la chronique bascule dans le fantastique et l'horreur. Des corps sont retrouvés, exsangues. Et oui, Eli est une vampire! Dans la pure tradition : pas de soleil, elle n'entre que sur invitation ; mais rien de gothique, pas de cercueil, elle dort dans sa baignoire. Entre Oskar et Elli s'installe une relation puissante et touchante, avec des mots d'ado ("Est-ce que tu veux sortir avec moi?"), mais sans côté mièvre (comme dans "Twilight"), ils ne savent pas où cela les mènera, mais ils y vont.
"Morse" est donc remarquable, tout le fantastique est dans la lenteur des séquences, dans l'esthétique de ses images glaciales, dans sa bande-son (le bruitage des artères lacérées est mémorable), avec un soupçon de gore (présenté dans un calme surréaliste). J'ai pas eu peur, et vi, mais je suis restée hypnotisée du début à la fin.

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